Le Centre d'enfouissement technique (CET), situé à la frontière entre les communes de Soumaâ et Bouinan, sera conforté par un nouveau casier. Malgré les multiples revendications et l'opposition des habitants de la région, ce projet a tout de même été adopté. «Avant, on jouissait pleinement des espaces de détente et de pique-nique que nous offrait la plaine. Aujourd'hui, ce CET nous prive de tout cela», nous dit un quinquagénaire résidant à Halwia, une petite bourgade située tout près de cette grande décharge. Effectivement, dans toute la périphérie de cette décharge, on trouve des détritus en tout genre ; des odeurs nauséabondes s'en dégagent, nuisant ainsi au cadre de vie des habitants des villages voisins. Pis encore, depuis quelques mois, les citoyens et le mouvement associatif tirent la sonnette d'alarme quant la menace d'infiltration du lixiviat dans les terrains agricoles adjacents. «Le lixiviat est le liquide que dégage un tas de déchets après contact avec la pluie. Si cette eau n'est pas traitée, elle est très polluante. Dans le cas du CET de Soumaâ, la présence de ce liquide est la principale cause des odeurs nauséabondes. Sans oublier que ce CET est réalisé à proximité de deux oueds, d'où l'augmentation des risques de contamination de la nappe phréatique si aucune mesure de prévention n'est prise dans l'immédiat», déclare Chelha Sid-Ahmed, président de l'association Chlorophylle pour le protection de l'environnement. En présence de tels problèmes, il qualifie de «très grave» la réalisation d'un second casier. « Dans l'immédiat, Il faudrait créer une station d'épuration des eaux usées et assurer une formation de qualité au personnel de l'EPIC pour la gestion de ces deux infrastructures sensibles», propose notre interlocuteur. Pour la direction de l'environnement de la wilaya de Blida, il n'y a pas lieu de s'inquiéter puisque tout sera pris en charge dans le cadre d'un programme de mise à niveau qui démarrera en parallèle avec les travaux de réalisation du deuxième casier. «La gestion anarchique qui a caractérisé ce CET, avant la création de l'EPIC, a fait que tous ces problèmes apparaissent. S'ajoute à cela l'excès de déchets collectés au quotidien et qui dépassent les 400 tonnes. Sa capacité réelle ne devrait pas aller au-dessus de 380 tonnes/j. En gérant 9 communes ainsi que les corps constitués, nous sommes en état de surcharge», explique Bouaouameur Azzedine, directeur de l'environnement de la wilaya de Blida, avant d'ajouter : «Vu la situation actuelle, réaliser un deuxième casier est une priorité, voire même une urgence. Il sera d'une capacité de 560 000 m3. En cours de lancement, ce projet nécessite une enveloppe financière de 150 millions de dinars. Il se substituera au premier casier, dont la durée de vie de 4 ans s'achèvera au début de l'année 2012. Nous avons fixé cette même échéance comme date butoir pour la réception de ce projet.» Concernant la réalisation d'une station d'épuration des eaux usées, le même directeur explique qu'il n'y a pas lieu de la créer : « Nous projetons dans un futur proche de mettre en œuvre un bassin de décantation ainsi qu'un centre de tri.»