Hier, cinquante travailleurs d'Aurès services et sécurité (ASS), une filiale du groupe industriel des cimenteries algériennes (GICA), ont entamé une grève de la faim pour une durée indéterminée, selon leurs représentants syndicaux. Rassemblés devant l'entrée de la société de ciment de Hdjar Essoud (SCHS), à l'est de Skikda, ils ont brandi des banderoles sur lesquelles on peut lire, entre autres: «Non à la Hogra» et «Revendication des droits des travailleurs». «La majorité des ces travailleurs cumule une moyenne de dix années de service dans cette cimenterie. Aujourd'hui on nous met à la porte en faisant appel à un autre sous-traitant privé. On cherche à affamer des dizaines de familles qui ont, de tout temps, survécu grâce à ce travail », a déclaré le représentant des travailleurs affiliés à l'UGTA. Ces salariés exerçaient dans le secteur de l'arrimage, et leur situation a toujours été précaire, avant l'arrivée de l'ASS. A ce propos, le le représentant des travailleurs explique: «On a rejoint cette filiale au mois de février 2010, et nos conditions de travail se sont alors nettement améliorées même si on n'a pas été payés voilà déjà plus de deux mois, mais contre toute attente, l'ASS se retire et la cimenterie de Hdjar Essoud fait appel à un autre sous-traitant privé. Le plus grave c'est qu'on ne peut même pas postuler à un poste avec ce privé, car l'ASS nous a fait savoir qu'on demeure encore sous contrat avec elle jusqu'au 31 décembre, et, entre-temps, le privé a recruté de nouveaux travailleurs. On s'est retrouvés coincés et on ne sait plus quoi faire. Nous lançons un appel urgent aux pouvoirs publics pour nous aider.» Pour sa part, la SCHS, à travers son directeur des ressources humaines, a tenu à préciser que ce conflit n'est nullement celui de son entreprise, en affirmant, cependant, que « la SCHS a sollicité l'ASS pour un nouveau contrat d'une année, mais on nous a fait savoir qu'ils n'étaient pas intéressés. On s'est alors orientés vers le nouveau sous-traitant, qui, lui, a accepté de les employer mais avec d'autres conditions salariales qui n'ont pas trouvé l'écho favorable auprès des travailleurs». Le représentant de l'ASS à Hdjar Essoud a refusé, quant à lui, de donner la moindre information. Il nous a plutôt orientés vers la direction de la GICA, à Batna, sans même accepter de communiquer les numéros de téléphone des responsables. Les tentatives de joindre le directeur général de cette entreprise via le standard sont restées vaines.