Les habitants se plaignent du mauvais état des routes et de l'absence d'hygiène dans la plupart des quartiers. Auparavant, il y avait Aïn Boutambel, un immense lot de terrain enclavé entre deux quartiers non moins importants: Djenen Tchina et le Chalet des Pins. De la dénomination coloniale de «eau potable», à la traduction vernaculaire de «Aïn Boutambel», cette cité de plus de 10 000 habitations est aujourd'hui plus connue sous l'appellation de Bentellis. Elle est donc bien loin dans le temps cette légende de Aïn Boutambel, car à présent l'eau est arrivée dans tous les foyers, avec le gaz et l'électricité. Mais ce qui cause toujours problème, c'est l'état des routes et celui des lieux, de plus en plus dégradés, notamment sur le plan de l'hygiène. Les riverains se plaignent du manque de propreté et de tous ces «petits détails» qui font le bien-être de toute cité dite moderne. Les bacs à ordure, en nombre très insuffisant, n'arrivent pas à contenir tous les détritus qui s'accumulent, se transformant en festin pour les rongeurs et autres animaux, dès la tombée de la nuit. Trottoirs défoncés, bouches d'égouts absentes, murs délabrés, c'est ce qui caractérise actuellement la cité Bentellis. «Nous vivons pratiquement en marge de la ville de Constantine tant nous sommes ignorés par les autorités locales, et nous en payons le prix fort», déplorent les habitants. Mais en dépit de tous ces problèmes, personne n'est décidé à changer de décor. Ici, disent les habitants de cette cité, tout le monde se connaît et tout le monde se respecte. En plus des petites habitations entassées les unes sur les autres, nous retrouvons quelques villas d'aspect assez cossu, bâties sur deux, voire trois étages. Ce sont précisément ces habitations où ceux qui cherchent un logement ont le plus de chance de dégoter un minuscule «F2» à loyer modéré au milieu d'une bonne douzaine de locataires. Pour les jeunes, seuls existent quelques débouchés et de menus travaux de débrouille au niveau du stade Chahid Hamlaoui, ou de la gare routière, qui se trouvent juste en face de cette cité. Rabatteurs pour taxis à destination de Tunis, vendeurs de sandwichs ou de cigarettes, conducteurs de taxis clandestins, chacun va tenter de gagner sa croûte grâce à la débrouille, mais il faut avouer que ce n'est pas toujours facile. Bon an mal an, les habitudes ici sont solidement ancrées dans les esprits, et chacun semble résigné à son sort dans une cité où l'étranger ne pourra jamais passer inaperçu.