Le lotissement «Château Boumediene» se trouve sur les hauteurs de la ville de Aïn Bénian. Le quartier est essentiellement constitué de bâtiments et de villas dotés de clôture en dur. L'aménagement des routes et des trottoirs et la récupération des déchets ménagers y fait grandement défaut. Le quartier offre une vue magnifique sur la baie d'Alger et sur les villes de Aïn Bénian et Raïs Hamidou qui donnent l'impression de vouloir se jeter à la mer. Il offre aussi une vue désagréable sur les bidonvilles qui pullulent aux alentours de la cimenterie de la Pointe et sur le parc de véhicules de l'APC de Aïn Bénian qui ressemble beaucoup plus à un cimetière qu'à autre chose. Ici, nous sommes sur les hauteurs de l'ex-Guyotville, plus précisément au quartier dit «Château Boumediene». La cité tire son nom d'un château qui aurait appartenu à l'ancien président Houari Boumediene. «Le château se trouve à l'entrée du quartier», affirme un résidant. A l'entrée, se trouve effectivement une résidence avec un accès bien aménagé et une clôture suffisamment élevée pour ne rien laisser voir aux passants. Un peu plus haut, un important programme de logements est en cours de réalisation. Comme la plupart des nouvelles cités de la capitale ne sont pas baptisées, le seul repère du quartier, c'est donc le château. L'aménagement intérieur de la cité renvoie une image contrastée des lieux. En fait, le lotissement est essentiellement constitué de villas. Certaines sont achevés alors que d'autres sont encore en travaux. Dans le quartier, ce sont les parties communes qui sont délaissées. Tous les habitants souffrent surtout des routes accidentées. Que ce soient les routes principales ou les ruelles, la chaussée est non seulement en état de piste, mais elle présente beaucoup de contraintes à la circulation automobile. Y a-t-il une prise en charge de la voirie ? «Les foyers ont été récemment alimentés en eau potable et en gaz de ville», précise-t-on, comme pour dire que les choses sérieuses viennent tout juste de commencer. En plus de l'absence d'aménagement des voies de circulation, les trottoirs sont tout simplement inexistants. Par endroits, à cause de la construction, il ne reste aucun espace pour créer des accotements. «Les gens avaient acheté des terrains et ont construit, c'est tout», explique notre guide. Penser aux routes aurait été leur dernier souci. L'autre carence à relever à ce niveau, c'est le manque d'hygiène. En contrebas du quartier, les résidants ont improvisé une décharge sauvage à l'entrée d'un terrain vacant, bien qu'une plaque indique clairement «décharge interdite». Vu l'état de l'endroit, on comprend vite que les services de collecte des ordures ne sont jamais passés par là. Les déchets sont incinérés sur place. On y trouve des déchets ménagers et toute une série de détritus et de meubles usagés. On y remarque aussi les traces de l'intervention d'un engin de travaux publics. Cette partie du terrain a été nivelée dans le but de supprimer la décharge. Peine perdue ! Maintenue malgré tout, cette décharge créé des problèmes entre les résidants. «La plaque interdisant le dépôt d'ordures a été installée sur insistance d'un résidant qui souffre beaucoup des odeurs et de la fumée. Malgré cela, les habitants continuent de jeter leurs déchets ménagers au même endroit», indique encore notre guide. Pourquoi ? En principe, les déchets devraient être déposés à l'entrée du lotissement afin qu'ils soient récupérés. Même ici, il n'y a aucun endroit spécialement réservé au dépôt d'ordures. Lors de notre passage en début d'après-midi, deux sacs noirs pleins de déchets ont été abandonnés sur la grande route qui mène vers le quartier 11-Décembre. Les deux sacs étaient tout simplement mis contre le mur du château Boumediene, le vrai.