Il y a une dizaines d'années, à la faveur d'un exode rural massif et du laisser-faire des autorités, la cité est devenue une véritable plaie qui concentre la mal vie de la population. El Hofra, comme son nom l'indique, est une véritable plaie, pour ne pas dire tout simplement un trou noir, au cœur de la commune de Bazer Sakhra, daïra d'El Eulma. Implantée sur un terrain privé, la cité est née, à la faveur de l'exode rural, il y a une dizaine d'année. Les maisons y poussent comme des champignons, car édifiées, parfois de nuit, n'importe comment et n'importe où. Encouragé par l'inertie et le laisser-faire des autorités locales, le nombre d'habitants n'a cessé de s'accroître pour atteindre les 300 âmes. Visible dès qu'on emprunte la voie ferrée El Eulma-Constantine, El Hofra s'est greffée à la mechta Beldjoudi. Sur place, c'est carrément le revers du décor, on se croirait dans un autre monde. Des odeurs nauséabondes dégagées par les ordures et les déchets jetés pêle-mêle, en pleine rue et dans les champs avoisinants, vous chatouillent les narines à des dizaines de mètres. Sans réseau d'eau potable, sans route, sans gaz et sans école, les habitants vivent parqués dans une sorte de réserve. Les enfants sont scolarisés à El Eulma. Chaque matin, ils sont contraints de traverser la voie ferrée, avec tous les dangers qui en résultent, pour rejoindre l'école des Frères Saïdi, située à quelques kilomètres sur les hauteurs de la cité Tabet Bouzid. Ne pouvant plus supporter cette situation, les résidants ont frappé, nous dit on, à toutes les portes, mais en vain. Hormis l'électricité, rien n'a été fait. Désemparés, les gens de cette cité ne savent plus quoi faire. Des promesses, il y en a eu des centaines. El Hofra est oubliée par Dieu et les hommes, et pour combien de temps encore ?