Une étude sera lancée pour évaluer les ressources en corail et leur emplacement géographique, a annoncé hier Smaïl Mimoune, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, lors du forum de l'ENTV. Un bureau d'études français a été sélectionné pour effectuer cette étude, dont le coût est de 1,4 million d'euros pour une durée de quatorze mois. L'on attend le feu vert du Conseil du gouvernement et du Conseil des ministres pour amorcer cette évaluation. La pêche du corail est interdite depuis 2000. Cette interdiction s'étale sur quinze ans pour permettre à cet animal de se reproduire. Ensuite, un plan de développement durable de la production du corail sera mis en œuvre, selon l'invité de l'ENTV. Evoquant les conditions socioéconomiques des pêcheurs, le ministre a indiqué qu'un décret, qui vise à les améliorer, est en cours d'élaboration. Un autre décret ayant trait à la mise en place de la police de la pêche est en maturation et devrait passer en Conseil du gouvernement fin septembre prochain, a-t-il signalé par ailleurs. Recours aux étrangers Ce corps interviendra pour combattre certaines pratiques telles que la pêche avec des explosifs et le trafic de corail, a-t-il précisé. S'agissant de la campagne de pêche du thon rouge qui a eu lieu en mai dernier, le conférencier a affirmé que celle-ci a rapporté 5,2 milliards de centimes. Près de 5000 tonnes de thon rouge, un poisson migrateur, passent par les côtes algériennes, a rappelé Smaïl Mimoune. Le ministre soulignera que le thon rouge a une forte valeur ajoutée et son prix varie entre 10 et 100 dollars le kilogramme sur le marché international. L'Algérie, qui ne possède pas les moyens adéquats pour exploiter cette ressource, a souvent recours à des étrangers, les Japonais surtout, pour le faire moyennant une redevance de 50 millions de centimes par bateau. Le premier thonier algérien n'a été réceptionné qu'en mai dernier. Le premier responsable du département de la pêche a justifié les prix élevés des produits de pêche sur le marché local par le fait que ce secteur était longtemps marginalisé. Le manque de moyens est, d'après lui, l'un des facteurs qui font que la production est toujours en deçà des besoins alimentaires de la population. En somme, l'offre est réduite et la demande importante. Il a indiqué à ce propos que, durant l'exercice 2003, une production de 141 521 tonnes a été réalisée. Il a relevé, en outre, une absence d'investissement dans le domaine. Smaïl Mimoune a également insisté sur le fait que la flottille est désuète et souvent en panne pour expliquer le rendement faible du secteur. « Les pêcheurs sont confrontés aussi au problème du prix du carburant qui représente entre 40 et 60% des charges. » Il a toutefois annoncé plusieurs projets et mesures pour y remédier. Il en est ainsi de la rénovation et de l'extension des ports de pêche et de la réalisation d'autres infrastructures portuaires.