Les trottoirs et la chaussée de la rue Kouider Bentaïba et la rue Mohamed Lazar offrent l'aspect d'un vaste marché à ciel ouvert. Une véritable anarchie et une totale désorganisation règnent au niveau de la rue El Qods, à proximité du marché de fruits et légumes de la commune d'El Affroun. Inauguré au mois d'octobre de l'année précédente, le nouveau marché, dont les travaux de réaménagement avaient coûté la bagatelle de 1 milliard 900 millions de centimes, est actuellement presque abandonné par les commerçants à cause de la mauvaise gestion.Destinée à éradiquer le marché informel en offrant un vrai espace d'activité commerciale, cette structure est aujourd'hui complètement délaissée. La dizaine de commerçants en fruits et légumes ont, en effet, décidé de quitter les espaces qui leur ont été attribués, après un recensement minutieux des véritables bénéficiaires, pour aller s'installer carrément à l'extérieur, sur la chaussée, et exposer leurs marchandises à même le sol. La raison essentielle est le manque à gagner enregistré, du fait de la faible fréquentation des lieux par les consommateurs. «Des revendeurs se sont installés en dehors du marché, sur la rue mitoyenne, obstruant ainsi l'entrée du marché», regrette un commerçant, avant de poursuivre : «Les clients sont alors obligés de se rabattre sur la marchandise exposée sur la chaussée, à portée de main, au lieu de pénétrer à l'intérieur du marché.»Une situation pénalisante en somme, mais les autorités locales ne semblent pas trop s'en inquiéter, en laissant les commerçants à la sauvette imposer leur diktat. Les trottoirs et la chaussée de la rue Kouider Bentaïba et la rue Mohamed Lazar offrent l'aspect d'un vaste marché à ciel ouvert, où sont érigés, en toute impunité, des emplacements de vente à la criée, sans se soucier de la quiétude et de la sécurité des élèves qui fréquentent l'école primaire Cherifa Mahali, située à l'angle de ces deux ruelles. Paradoxalement, le nouveau marché, censé être l'espace commercial pour la vente des fruits et légumes, a été déserté par la grande majorité de ses occupants. Ceux qui sont restés se plaignent, eux, de nouveaux marchands qui ont installé des baraques de fortune. «Ces revendeurs illicites font écran à nos façades commerciales. L'intérieur du marché offre une image hideuse avec l'arrivée de ces indus occupants», déplore un locataire. Avec l'occupation de la chaussée au lieu des espaces octroyés à l'intérieur du marché et avec le nombre de marchands à la sauvette qui est en continuelle augmentation, ainsi que l'organisation défaillante, les lieux ne peuvent qu'engendrer toutes sortes de dérapages. Les locataires des espaces commerciaux du marché dénoncent l'inégalité des chances d'écouler leurs marchandises, au moment où d'autres marchands ne payant ni impôts ni location, occupent des espaces plus appropriés pour vendre facilement leurs produits. Pourtant, lors de la réception de cette structure, la représentante du ministère du Commerce avait insisté sur le fonctionnement adéquat du marché. Or, dans cet unique marché de la ville, les dattes, le poisson et même le pain sont exposés dans des conditions d'hygiène qui laissent à désirer. Les autorités locales avaient pourtant promis l'aménagement d'une poissonnerie à l'intérieur du marché, avec toutes les commodités inhérentes à la vente de ce produit, à savoir l'eau et l'assainissement. «Jusqu'à ce jour, rien n'a été fait», déplore un commerçant. Quant à la vente de pain sur le trottoir, exposé au soleil et à la poussière, parfois à côté des ordures, des P-V ont été rédigés par les services du bureau d'hygiène communal pour interdire cette pratique. Cependant, sur le terrain, le pain continue à être vendu dans les mêmes conditions à des consommateurs peu soucieux de leur santé, en l'absence des parties concernées par l'application de ces mesures. «Vu que le nombre des marchands de fruits et légumes a sensiblement augmenté, nous avons lancé un projet de construction d'un nouveau marché. Cette nouvelle infrastructure commerciale sera composé de 200 locaux», déclare Sadek Boudjema, membre de l'APC d'El Affroun. D'après notre interlocuteur, le terrain choisi pour la réalisation de ce projet se situe à l'entrée ouest de la ville. Les travaux de construction débuteront dans trois mois.