Aïn Beïda, la capitale des Haraktas, est la ville la plus peuplée de la wilaya d'Oum El Bouaghi. Selon certaines sources, elle dépasse les 180 000 habitants. D'ailleurs, c'est la ville où les problèmes du logement et du travail se posent avec acuité. Le nombre de postulants à un logement social dépasse 12 000 pour environ 2500 logements. Ceci sans parler du problème du chômage qui s'est installé de façon endémique dans la région. En effet, l'absence d'une industrie créatrice d'emplois en nombre suffisant a eu des répercussions néfastes sur la jeunesse. Il n'est plus rare aujourd'hui de surprendre des jeunes gens s'adonner à la consommation des drogues, barbituriques et autres psychotropes. En état de manque, les jeunes accros sont capables d'agresser les passants, de cambrioler magasins et maisons familiales. C'est dire à quel point le phénomène constitue un danger permanent pour la société d'une façon générale et pour l'individu dépendant des drogues d'une façon particulière. Depuis plusieurs années, un dispositif de lutte contre la toxicomanie a été mis en place par la Brigade mobile de la Police judiciaire (BMPJ) d'Aïn Beïda. A chacune de leurs sorties, les brigades mobiles de la police judiciaire mettent la main sur des dealers écoulant soit du kif traité soit des psychotropes. Pas plus tard que la dernière semaine du mois d'octobre, les mêmes brigades ont saisi 20 plaquettes de kif traité, soit 2 kg, chez un dealer. Poussant leurs recherches, les agents de la PJ ont découvert chez deux autres personnes respectivement 51 et 20 grammes de kif traité. Les trois mis en cause ont été présentés à la justice qui les a écroués. Mais qu'on se pose la question : l'arrestation des dealers et autres consommateurs de drogue mettra-t-elle un terme au phénomène ? Nullement, répondra l'homme de la rue. Le fléau ne sera éradiqué qu'en mettant un frein aux réseaux qui arrivent, sans coup férir, à distribuer drogues et barbituriques. Comment, se demande-t-on, des médicaments censés servir à des malades psychiques finissent par atterrir sur le marché pour être consommés par des jeunes en « mal d'être » ? C'est là toute la problématique du phénomène. Tant que des circuits occultes font circuler des produits tels que les barbituriques et autres tranquillisants, la société civile n'en finira pas de vivre des drames par trop douloureux et impardonnables. La lutte contre la toxicomanie suppose une lutte de tous les instants et l'implication de tout le monde.