Le mouvement de protestation des étudiants de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou s'est durci ces derniers jours. Les étudiants ont gelé, hier, les cours et les TD, et ont organisé un rassemblement au niveau du campus universitaire de Hasnaoua, au cours duquel ils ont évoqué la situation socio-pédagogique qui prévaut au niveau des cités et campus, mais aussi la situation politique actuelle du pays. Sur le plan pédagogique, les étudiants demandent le maintien du système d'enseignement classique, la réouverture du concours de magistère et l'accès des étudiants en sciences juridiques au Certificat d'aptitude à la profession d'avocat (CAPA). Les étudiants de l'université de Tizi Ouzou ont, en outre, dénoncé la répression exercée par le pouvoir pour empêcher toute action allant dans le sens du changement. Ils appellent à cet effet à la mobilisation de la communauté universitaire, la société civile ainsi que «les forces agissantes de l'opposition démocratique» et les syndicats autonomes «pour un changement démocratique radical et pacifique dans le pays». Ils ont ainsi appelé à une marche pacifique et ouverte à la société civile pour le 1er février prochain à 10h du campus de Hasnaoua vers le siège de la wilaya de Tizi Ouzou. La marche aura lieu pour exiger la sauvegarde du caractère public de l'université et demander une prise en charge socio-pédagogique effective dans les campus universitaires. La manifestation aura pour slogans : «Pour une université publique» et «Pour les libertés démocratiques», selon la déclaration des représentants des étudiants. Selon un membre de la coordination locale des étudiants (CLE), «les problèmes que les étudiants vivent à l'université découlent du régime politique qui a basé son fonctionnement sur la répression, la fraude et la corruption. Le plan des dirigeants, selon lui, est de stériliser l'université, de bloquer le développement de la région, pour empêcher toute réflexion allant dans le sens du changement». Les intervenants n'ont pas manqué de dénoncer par ailleurs l'état d'urgence «qui s'est transformé en état de siège dans le pays», et demandent également le déblocage du champ médiatique.