Malnutrition, jeunesse désœuvrée, éducation délaissée, population vulnérable. Tel est le constat fait par le directeur général de l'Aide humanitaire et de la Protection civile de la Commission européenne (ECHO), Peter Zangl, à l'issue de sa visite effectuée à Tindouf, dans les camps de réfugiés sahraouis du 23 au 25 du mois en cours. Constat relevé lors d'une conférence de presse animée hier au siège de la Délégation de l'Union européenne à Alger. L'intervenant indique que cette visite lui a permis de connaître «les conditions de vie extrêmement difficiles des réfugiés sahraouis dans la région de Tindouf et leurs besoins réels» et de rencontrer les partenaires de l'ECHO dans les camps, entre autres le Croissant rouge sahraoui, les agences des Nations unies et les organisations non-gouvernementales (ONG). Ainsi, Peter Zangl estime que l'aide humanitaire internationale est «vitale pour ces personnes». Il rappelle que depuis 18 ans, «nous apportons de l'aide à ces populations». Aide qui atteint, pour l'ensemble de cette période, 170 millions d'euros. En 2010, la Commission européenne a alloué 10 millions d'euros en faveur des réfugiés en question, une enveloppe qui couvrira l'aide de l'Union européenne jusqu'en mars 2012. Cela dit, près de 50% de ce budget est consacré à la nourriture, le reste étant affecté à la santé et l'eau entre autres. Le même responsable assure que l'ECHO veillera à ce que «notre aide bénéficie aux personnes les plus vulnérables. C'est notre règle dans tous les camps de réfugiés où nous activons. Pour les réfugiés sahraouis, la priorité est la nourriture ; suivent l'eau et la santé. Nous avons installé des réseaux et des points d'eau. La situation de la population sur le plan santé est préoccupante. La jeunesse est désoeuvrée et l'éducation est délaissée». Le directeur général de l'ECHO reconnaît l'existence de failles et de faiblesse quant à l'acheminement de l'aide aux plus vulnérables. Néanmoins, assure-il, «nous veillerons à ce que nos réseaux d'acheminement s'améliorent pour être plus efficaces». D'autant que ces populations font partie des «crises oubliées». «Et c'est cela le danger principal.» Peter Zangl indique avoir rencontré, dans la matinée d'hier, des responsables concernés au niveau du ministère algérien des Affaires étrangères. Les discussions ont porté sur les difficultés auxquelles sont confrontées sur le terrain par les organisations d'aide aux réfugiés. Aussi, ajoute-t-il, «nous avons exposé la question des taxes imposées par les services concernés algériens sur les aides acheminées aux populations sahraouies». Il observe que la partie algérienne s'est «engagée» à remédier à la situation «dans des délais très rapprochés».