La gestion des eaux usées représente l'un des problèmes les plus épineux que connaît actuellement la capitale. Un problème qui risque de devenir encore plus compliqué, à moins d'une solution radicale, mais surtout rapide. Nos sources auprès du service de l'urbanisme de la wilaya d'Alger nous informent que « 10 000 caves d'immeubles sont régulièrement inondées par les eaux usées ». Nos sources précisent que « chaque immeuble compte en moyenne une vingtaine de caves. Il est donc possible de dire que quelque 500 immeubles sont régulièrement inondés par les eaux usées ». Ces inondations « sont essentiellement dues à la vétusté des réseaux d'assainissement qui remontent à la période coloniale », signalent nos sources. Celles-ci précisent, en outre, que « la majorité des wilayas déléguées et APC de la capitale n'ont pas de plan détaillé sur les réseaux d'assainissement se trouvant sur leurs territoires respectifs et ne disposent pas, non plus, de l'ensemble des données relatives à leur patrimoine immobilier ». Il faut signaler également que les organismes censés prendre en charge la question de l'assainissement ne sont pas toujours clairement identifiés. « Dans le cas des logements octroyés dans le cadre de la cession des biens de l'Etat opérée durant les années 1980, personne ne sait exactement à quel organisme il faut s'adresser pour régler le problème des débordements des eaux usées », assurent nos sources. La non-identification des organismes devant remplir cette mission fait que les débordements d'eaux usées prennent des semaines voire des mois avant d'être pris en charge. Il est important d'attirer l'attention sur le fait que 20% de la facture de consommation d'eau sont censés servir à réparer les éventuels dysfonctionnements du réseau des eaux usées. Par ailleurs, des représentants de différents organismes sont supposés se réunir, chaque semaine au niveau des wilayas déléguées de la capitale, pour discuter des questions liées à la gestion des réseaux d'assainissement et de l'hygiène publique. Des réunions qui nécessitent, manifestement, d'être suivies par des actes concrets sur le terrain. Il va sans dire que les débordements des eaux usées au niveau des caves d'immeubles ou ailleurs représentent un véritable problème de santé publique. Différentes maladies risquent, en effet, de se propager en raison de ces inondations trop fréquentes pour être tolérées. Rappelons que les débordements au niveau de nombreuses fosses septiques se trouvant dans la localité de Bordj El Kiffan se sont produits suite aux pluies qui se sont abattues ces derniers jours sur la capitale. La colère a poussé les habitants de certains quartiers à occuper la rue. Les riverains ont dénoncé le « désengagement » des autorités et exigé leur intervention immédiate. Notons au passage que la commune de Bordj El Kiffan compte, à elle seule, 12 000 fosses septiques. L'absence d'une prise en charge sérieuse de la question des eaux usées peut, il faut le dire, avoir des conséquences dramatiques à moyen terme aussi bien sur le plan de la santé publique que sur le plan social comme l'ont illustré les événements de Bordj El Kiffan.