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Indignation, indignité
Fronton
Publié dans El Watan le 29 - 01 - 2011

En 1939, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, un jeune homme est reçu à l'Ecole normale supérieure de Paris. En 2011, ce même jeune homme, désormais âgé de 94 ans, se voit chassé de cette même prestigieuse école.
La conférence qu'il devait y donner, le 18 de ce mois, sur le Proche-Orient a été annulée sur pression du CRIF, le Conseil représentatif des institutions juives de France. Il a dû rebrousser chemin avec ses accompagnateurs, dont Leïla Shahid, représentante de la Palestine auprès de l'Union européenne.
Cet homme, Stephane Hessel, on n'a jamais parlé autant de lui depuis le 20 octobre dernier où il s'est avisé de publier un tout petit livre, Indignez-vous, une trentaine de pages brochées dont les quelques grammes ont soulevé des tonnes de critiques, d'insultes et d'anathèmes. Le motif de cette hargne tient avant tout dans le succès du livret.
Publié par un petit éditeur de Montpellier, il en est à sa 9e réédition, et a atteint, en trois mois, le million d'exemplaires, en tête des ventes depuis plusieurs semaines. Un phénomène éditorial ! Car enfin, loin de les avoir dissimulées, les opinions du vénérable sont connues de longtemps. En 2006, il signe un appel contre les frappes israéliennes au Liban. En 2009, il qualifie de crime contre l'humanité les bombardements de Ghaza. En 2010, il soutient le mouvement de boycott désinvestissement-sanctions contre Israël… Avec ce livre, dont il a renoncé aux droits d'auteur, ses idées prennent de l'ampleur.
Mais si son Indignez-vous indigne autant, c'est aussi en raison de sa personnalité. Né en 1917 à Berlin, d'une mère protestante et d'un père juif, issu d'une grande famille bourgeoise, marié lui-même avec une juive, on ne peut lui reprocher d'être antisémite. Moins encore avec son engagement sans faille dans la résistance qui le mènera de Londres, auprès du général de Gaulle, au camp nazi de Buchenwald, puis dans un autre d'où il s'évadera. En 1946, il est secrétaire de la commission qui rédige la Déclaration universelle des droits de l'homme. Il sera ambassadeur de France à Pékin, à l'ONU, à Saigon, Genève, New York ainsi qu'à Alger, de 1964 à 1969. L'an dernier, en mai, il était à Oran pour quatre rencontres, dont deux avec des étudiants, affirmant sa grande affection, non dénuée de regard critique, à l'égard de l'Algérie.
Son dernier livre, un appel à l'indignation comme fondement de l'esprit de résistance, ne parle pas que d'Israël, mais traite de toutes les injustices à ses yeux intolérables. Mais, pour certains, l'intolérable n'est pas partageable. Ainsi, le 20 janvier, deux jours après Paris, Leïla Shahid s'est vue refoulée de l'Ecole des beaux-arts de Marseille sur instruction de la mairie, pour «des raisons de sécurité», avant que la Région ne lui trouve une salle. Il faut dire que son sujet était subversif, voire explosif : elle devait parler de l'écrivain Jean Genêt dont elle était une amie !


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