Le quartier, qui se trouve pourtant à proximité de deux axes routiers importants, n'a bénéficié d'aucun projet d'aménagement. Murs délabrés, trottoirs défoncés, bouches d'égouts absentes, pollution à grande échelle ! C'est ce qui caractérise actuellement la cité des Peupliers, nichée à flanc de montagne entre deux quartiers non moins importants, les Mûriers et le Chalet des Pins. Constituée uniquement d'immeubles, la cité n'est plus que l'ombre de ce qu'elle était. «Un quartier où, il n'y a pas si longtemps, il faisait bon vivre», déplorent les habitants. Les immeubles qui ont pourtant été repeints en 2007 à la faveur de la visite de Bouteflika à Constantine, ne sont plus que des habitats superposés où tout manque: la lumière dans les escaliers, les dévidoirs, les balayeurs communaux, et… la quiétude ; car si cette cité peut se targuer d'être l'une des rares de la ville où les cambriolages et autres casses d'appartement sont quasi inexistants, le bruit émis par les gaz d'échappement de centaines de véhicules, dont de nombreux bus qui traversent quotidiennement le quartier pour échapper aux embouteillages sur le boulevard de la Soummam, a par contre nui gravement à la santé des riverains, comme l'attestent les propos d'un habitant: «Il nous est impossible de dormir après 7 h. Le carrousel incessant des véhicules qui transitent par notre cité nous rend la vie impossible. On se croirait sur une route nationale. Il nous est interdit d'ouvrir les fenêtres avant 18 h.» Et d'ajouter: «Il faudrait peut-être que les autorités de la ville fassent un tour dans les quartiers pour se rendre compte de la précarité dans laquelle se trouvent les biens publics.» En effet, il n'y a pas un seul trottoir indemne. Les bouches d'égout sont dépourvues de couvercles; ils ont tout bonnement disparu, et les égouts sont obstrués par des pierres ou des sacs d'ordures. Les murs de soutien de la cité, surtout ceux du bâtiment A, se sont effondrés. Dès l'accès aux lieux, l'on est vite frappé par la vue d'une décharge à ciel ouvert, débordant d'immondices. Des odeurs fétides s'en dégagent, et c'est la même chose pour tous les bacs à ordures déposés par les services de la commune sur les trottoirs, sans tenir compte des incidences néfastes sur les habitants. De plus les agents communaux chargés de l'entretien des cours de la cité ne travaillent pas le week-end, ce qui induit un balayage de cinq jours sur sept, auquel il faut ajouter l'absence de civisme de quelques riverains. Pour ce qui est de l'éclairage public, les responsables communaux devraient bouger un peu et mettre des ampoules aux lampadaires car seuls deux d'entre eux fonctionnent.