- Rachid Malaoui, président du Snapap : «Nous sommes face à un pouvoir qui ne veut pas négocier» Nous sommes face à un pouvoir qui ne veut pas négocier. Ses représentants se sont auto-désignés et n'ont rien apporté à ce pays. Ils ont plus d'argent, qu'ils utilisent pour acheter les gens et semer la division au sein des organisations autonomes. Ils doivent partir. Il doit y avoir un changement et nous avons besoin de représentants légitimes du peuple algérien avec qui nous pourrons négocier. Il doit y avoir des représentants du peuple élus démocratiquement.
- Samir Larabi, représentant du Parti socialiste des travailleurs (PST) : «Cette marche est une occasion pour le peuple algérien d'exprimer son ras-le-bol» On s'attend, à travers cette marche, à ce qu'il y ait une large mobilisation pour la démocratie et le changement. Cette marche est une occasion pour les Algériens d'exprimer leur ras-le-bol de la situation actuelle, notamment pour dénoncer ce pouvoir libéral. C'est une action pour exiger une alternative démocratique et antilibérale. Nous appelons les travailleurs et les étudiants à se mobiliser sur leurs lieux de travail et dans leurs lieux de résidence pour imposer le changement voulu.
- Chouicha Kaddour, porte-parole des 12 sections CNES : «Nous refusons d'être spectateurs passifs de ce qui se passe dans le pays»
La première raison qui nous a amenés à prendre part à cette Coordination est que nous refusons d'être des spectateurs passifs sur ce qui se passe actuellement dans le pays. Nous refusons également que notre jeunesse soit criminalisée. En tant que syndicat, nous savons que nous ne pouvons pas activer sans être dans un état de droit. Nous devons agir contre la situation actuelle. En tant qu'enseignants, nous pensons que c'est un crime que de ne pas s'impliquer pour faire changer les choses. Nous refusons d'être complices de ce pouvoir.
- Idir Achour, porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) : «Les problèmes sociaux ne peuvent être réglés sans le respect des libertés» En tant que syndicat qui active, nous avons des revendications spécifiques. Mais nous savons également que nous ne pouvons pas continuer à activer sans la levée de l'état d'urgence qui sert de levier contre les syndicats autonomes. C'est ce qui nous a amenés à intégrer la Coordination nationale pour le changement et la démocratie. De plus, les problèmes sociaux sont liés principalement à l'érosion du pouvoir d'achat des Algériens. Ces problèmes ne peuvent être réglés sans une politique salariale dite «échelle mobile des salaires». Pour imposer l'application de cette politique, il faut un rapport de force dans lequel tout le monde sera associé.
- Salem Sadali, porte-parole du Satef : «Ce n'est pas une marche de personnalités, mais celle du peuple» Cette marche n'est pas une action d'un ensemble d'organisations, elle est celle du peuple algérien. Nous ne sommes qu'un prétexte pour faire sauter le verrou qui empêche le peuple de s'exprimer, à savoir l'état d'urgence. Il faut libérer l'espace public pour permettre au peuple de s'exprimer et c'est aux politiques de comprendre, par la suite, les revendications de la population. Cette action vise à rendre le peuple visible et ses aspirations lisibles. Ce n'est pas la marche des personnalités. Nous voulons créer une synergie des forces.
- Rabah Abdellah, journaliste, porte-parole du CNLP : «Il faut un effort solidaire si l'on veut réussir une véritable transition» Le pays vit une phase décisive de son histoire. La société, dans tous ses segments, revendique une ouverture démocratique, une justice sociale, bref un changement. Des jeunes ont donné une expression concrète à cette dynamique pour le changement. Des partis politiques, des syndicats et des associations de la société civile se sont retrouvés autour d'un engagement consensuel pour relayer et porter ce cri de détresse livré par la jeunesse. La Coordination propose donc un espace pluriel, mais qui s'accorde sur un minimum vital, en l'occurrence la revendication d'un changement pour la démocratie et pour la justice sociale, ce qui passe par des demandes urgentes comme la levée de l'état d'urgence, l'ouverture des champs politique et médiatique. Ce sont autant de revendications que nous, journalistes membres du CNLP, faisons nôtres.
- Tahar Besbas, député du RCD : «La marche du 12 février est l'un des tournants historiques» Nous sommes partie prenante de la Coordination pour le changement et nous partageons tout ce qu'elle a pris comme décisions. La marche du 12 février prochain s'inscrit dans le cadre du changement. Cette action est l'un des tournants historiques. C'est une étape historique qui permettra au pays de se réapproprier l'initiative, la décision politique et les espaces publics. C'est une marche qui préservera le pays d'une dérive dont les conséquences seront désastreuses. Donc ce n'est pas une action destructrice, mais plutôt une action pour rassembler.