Le siège social de la Banque de développement local (BDL), sis à Staoueli, et un certain nombre d'agences commerciales étaient paralysés hier par une grève du personnel de la banque pour la troisième journée consécutive. «Même si la direction générale a montré une certaine disponibilité à négocier, nous ne reprendrons pas le travail avant la satisfaction de notre principale revendication qui est le départ du PDG et de son staff», insiste un banquier exerçant dans l'une des agences du réseau algérois de la BDL, avant d'ajouter : «Nous exigeons également la dissolution du conseil syndical (d'obédience UGTA, ndlr). Ce syndicat est un non-sens dans la mesure où des membres de la direction, des chefs de département, y siègent. Ce n'est pas normal. On ne peut pas être juge et partie. Le syndicat est censé défendre les intérêts des travailleurs, non ceux de la direction.» Pour rappel, ce mouvement de grève a été déclenché par solidarité avec Lakhdar Malki, cet agent de sécurité qui avait tenté de s'immoler par le feu dimanche dernier avec sa fille âgée de 10 ans, handicapée à 100%. Il a été sauvé de justesse par ses collègues. «Cela fait 17 ans que je suis sous contrat et je n'ai toujours pas été permanisé alors que j'ai une enfant souffrant d'un handicap à la fois physique et mental, à charge», nous avait-il confié pour expliquer les raisons de son acte. Joint hier par téléphone, il nous a déclaré : «J'attends toujours une prise en charge concrète de mon cas. C'est vrai que la direction a promis des choses mais je demande à voir. Jusqu'à présent, je n'ai pas rencontré le PDG. On m'a simplement recommandé de me reposer en chargeant un psychologue de m'examiner.» Les travailleurs grévistes reprochent notamment à leur direction de ne pas appliquer la convention collective et le règlement intérieur, de marginaliser les compétences, de bloquer les promotions des cadres les plus méritants, d'infliger des mutations disciplinaires à certains employés et de priver nombre d'entre eux de leurs droits sociaux. A noter qu'une commission a été dépêchée par le ministère des Finances au siège de la BDL pour s'enquérir de ce mouvement social. Selon un communiqué parvenu à notre rédaction et signé «Collectif des travailleurs de la BDL», il est en effet indiqué qu'«une commission dépêchée par la tutelle s'est réunie le lundi 31 janvier avec les représentants du collectif des travailleurs à l'effet de s'enquérir de la situation qui prévaut au sein de la BDL. La principale revendication portant sur le départ du PDG a été portée à sa connaissance. La reprise du travail est subordonnée à la satisfaction de cette dernière».