Le maintien de l'interdiction des manifestations au niveau de la capitale est illogique, a estimé Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), lors d'un meeting organisé hier à la salle de cinéma Sierra Maestra, à Alger. «Les institutions de l'Etat se trouvent au niveau de la capitale d'où la nécessité d'exprimer ses revendications à Alger. Au niveau local, on ne peut qu'exprimer les revendications locales», a affirmé la secrétaire générale du PT. Cette dernière salue tout de même l'annonce de «la levée de l'état d'urgence dans de très courts délais» qu'elle trouve «imminents». «La question des manifestations à Alger a été soulevée en 2001. Dix ans après, la situation a changé. Il est inconcevable de maintenir le même raisonnement», a-t-elle argumenté. Quant à l'annonce de l'ouverture des médias lourds sur les différentes orientations politiques, Mme Hanoune déclare que c'est une chose positive. «L'ouverture du dialogue contradictoire permet la décantation. Ce sont les médias lourds qui permettent la transmission de ce débat», a suggéré la patronne du PT qui qualifie d'importantes les décisions prises jeudi dernier lors du Conseil des ministres. Madame Hanoune reconnaît que les droits et les libertés restent insuffisants en Algérie. Toutefois, elle estime que la presse écrite privée est libre. «Le communiqué du Conseil des ministres contient des réformes importantes dans le domaine du commerce et de l'emploi des jeunes», a-t-elle indiqué, insistant sur l'échec de toutes les politiques adoptées dans le cadre de l'emploi des jeunes. «Toutes les politiques visant l'absorption du chômage des jeunes ont échoué. On ne peut pas transformer tous les chômeurs en petits partons», a-t-elle conclu, appelant dans ce sillage à l'augmentation du SNMG encore une fois et l'octroi d'une allocation chômage équivalente à la moitié du SNMG. «L'allocation chômage permet de recenser réellement les chômeurs», a-t-elle mesuré.