Regrettant le maintien de l'interdiction des marches dans la capitale, le Parti des travailleurs (PT) considère que la levée de l'état d'urgence «dans un proche avenir», annoncée par le président de la République lors du Conseil des ministres jeudi, est une avancée positive. La levée de l'état d'urgence «dans un très proche avenir», a insisté hier la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, dans son allocution à l'occasion d'un meeting populaire organisé par ce parti pour commémorer les évènements de Sakiet Sidi Youcef, «signifie pour nous que cette levée est imminente». «C'est positif», a-t-elle encore commenté, précisant que la séparation de la lutte antiterroriste de la pratique politique est une nécessité. Elle rejoint ainsi totalement l'instruction du Président adressée au gouvernement pour «l'élaboration de textes appropriés, qui permettront à l'Etat de poursuivre la lutte antiterroriste jusqu'à son aboutissement». Pour Louisa Hanoune, qui ne veut cependant pas tirer des conclusions hâtives sur l'ensemble des décisions prises lors du Conseil des ministres, «il y a des intentions de résoudre des questions sensibles, nous attendons leur concrétisation». En revanche, la première dame du PT considère «anormale» l'interdiction des marches dans la capitale dans la mesure où, a-t-elle tenu à préciser, «il y a des évolutions positives depuis 2001», c'est-à-dire depuis la marche des archs. «Il ne faut pas demeurer dans cette logique», a-t-elle indiqué, ajoutant que «ce ne sont pas les émeutes de 2001 qui doivent déterminer la politique de l'Etat». «Toutes les institutions de l'Etat sont à Alger, comment le citoyen peut-il y faire parvenir ses doléances», s'est-elle interrogée. Pour elle, la déferlante populaire lors des matches de l'équipe nationale «sans aucun incident» est la preuve du retour à la normale après la décennie du terrorisme. Louisa Hanoune s'est également félicitée de l'instruction du Président aux médias lourds appelés à s'ouvrir davantage, mais «contredit» le président de la République quant aux «élections libres et démocratiques». Pour Mme Hanoune, le clientélisme et l'achat des voix sont devenus presque une règle, d'où l'urgence de «régler cette question». Elle réitérera dans ce contexte la nécessité d'une assemblée constituante. «Le changement radical prôné par le président de la République n'a pas été pris en compte», a-t-elle regretté. «Le filet social est inhumain et inacceptable» Tout en se félicitant des autres mesures relatives à l'emploi notamment, elle considère que les décisions sont «insuffisantes». Elle préconisera ainsi dans le volet social, un SNMG de 35 000 à 40 000 DA, et un RMI à hauteur de 50% du SNMG, car pour elle, «le filet social est inhumain et inacceptable». Il faut interdire, selon elle, tout salaire en deçà du SNMG. Par ailleurs, Louisa Hanoune estime, en réaction aux révoltes populaires en Tunisie et en Egypte, «une rupture avec l'impérialisme et les dictatures locales» que les deux peuples doivent être aidés. Elle s'alignera ainsi sur la position officielle de l'Algérie exprimée par le ministre des Affaires étrangères. «Les politiques extérieures sont les prolongations des politiques intérieures», a-t-elle fait remarquer, écartant une quelconque ressemblance entre ce qui se passe en Tunisie et en Egypte et la situation sociale en Algérie. «Il ne faut pas tomber dans les amalgames», a-t-elle précisé, considérant toutefois que les revendications sociales en Algérie sont légitimes.