Un Snmg à 40.000 DA, une allocation chômage et un syndicat pour la police. Telles sont, entres autres, les revendications du PT. La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, a revendiqué, hier, lors d'un meeting avec ses militants à Alger, plus de réformes politiques après les mesures annoncées par le Conseil des ministres. «Nous demandons des réformes politiques pour démocratiser les institutions de l'Etat et une véritable séparation des pouvoirs», a-t-elle déclaré. Dans ce contexte, Mme Hanoune a demandé la révision «en urgence» de la loi électorale et l'organisation des élections législatives et locales anticipées. «Il faut élire une Assemblée constituante pour concrétiser la souveraineté nationale», a-t-elle insisté. Elle a incité ses militants à constituer des comités populaires et politiques dans les cités et villages pour «discuter des questions politiques du pays à même de dégager des mécanismes pour la rupture avec le régime». L'ex-candidate à l'élection présidentielle de 2009 a appelé également à la levée de l'interdiction des marches au niveau de la capitale, en vigueur depuis la marche historiques des archs de Kabylie le 14 juin 2001. «Vu la situation politique et sécuritaire, il est anormal que les marches ne soient pas autorisées à Alger alors que c'est dans cette ville que toutes les institutions de l'Etat sont érigées et c'est auprès de ces institutions que les citoyens veulent déposer leurs revendications», a-t-elle estimé. Par ailleurs, la responsable du PT a demandé l'augmentation du Snmg pour atteindre 40.000 DA, l'éradication du filet social et l'instauration d'une prime chômage. Concernant la politique sociale et économique du gouvernement de ces dernières années, Louisa Hanoune a exigé le bilan des privatisations et des politiques infructueuses engagées dans le domaine de l'emploi. Elle a suggéré, en outre, que la police nationale soit dotée d'un syndicat qui sera affilié à la centrale syndicale Ugta. Cela étant, la secrétaire générale du PT a salué certaines mesures adoptées par le Conseil des ministres ce jeudi 3 février 2011, en les qualifiant de positives. «Le communiqué du Conseil des ministres est important. Il y a des intentions de traiter des questions sensibles et on attend leur concrétisation», a-t-elle déclaré. Elle s'est félicitée notamment de la levée de l'état d'urgence, en vigueur depuis 19 ans, qui sera «imminent» selon sa lecture, de la dépénalisation des délits de gestion et de l'ouverture des médias lourds publics aux activités des partis politiques. Dans son allocution, Mme Hanoune est revenue longuement sur la révolution tunisienne qui a chassé l'ex-président Ben Ali, et la révolte du peuple égyptien contre Moubarak. Elle a salué, dans ce contexte, la réaction de l'Algérie par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Ce dernier a déclaré mardi dernier en marge de la clôture de la session d'automne du Parlement, que «l'Algérie respecte le choix des peuples et les gouvernements qui en sont l'émanation». Toutefois, elle a mis en garde contre toute comparaison entre la situation entre l'Algérie, la Tunisie, l'Egypte et la Jordanie, de même entre ce qui se passe actuellement dans les pays de cette région et les pays de l'Europe de l'Est au lendemain de la chute du mur de Berlin en 1989. «Pour la simple raison que l'Europe de l'Est était sous la dictature stalinienne alors que dans cette région il y a des régimes policiers, des royaumes, des républiques...», a-t-elle expliqué.