Explication n «Jusqu' à présent, il n'y a pas eu de refus pour organiser notre marche de la part de la wilaya d'Alger, qui nous a demandé, mercredi dernier, de reformuler la demande.» C'est ce qu'a indiqué, hier, samedi, le président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (Laddh), Mustapha Bouchachi. Ce dernier a affirmé que les initiateurs de la marche du 12 février ont décidé de la maintenir malgré l'interdiction des marches à Alger. «La marche sera maintenue, il faut que ce soit clair.» Réagissant à l'annonce de la levée de l'état d'urgence «dans un très proche avenir» par le président de la République, Me. Bouchachi a indiqué qu'il n'y a pas eu une «décision ferme», estimant que la levée de l'état d'urgence «n'était pas le but essentiel» des initiateurs de la marche. Il s'est demandé : «Comment peut-on lever l'état d'urgence et isoler Alger des autres wilayas du pays ? » en y interdisant l'organisation de marches pacifiques. Pour les autorités, l'interdiction des marches à Alger est justifiée par «des raisons d'ordre public» et n'est «certainement pas pour y empêcher une quelconque expression». Elles affirment qu'«Alger compte plusieurs salles publiques», qui sont «gracieusement disponibles» pour «tout parti ou toute association en faisant légalement la demande, en vue d'y faire entendre son point de vue». Dans ce contexte, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a estimé, dans un meeting animé à Alger hier, que l'interdiction des marches au niveau de la capitale est «illogique». «Les institutions de l'Etat se trouvent au niveau de la capitale d'où la nécessité d'exprimer ses revendications à Alger. Au niveau local on ne peut qu'exprimer des revendications locales», a-t-elle souligné. Pour la secrétaire générale du PT, il est «inconcevable» de maintenir le même raisonnement dix ans après que la question sur la levée de l'état d'urgence a été soulevée. Toutefois, elle a salué la décision du président de la République de lever l'état d'urgence «dans de très courts délais». En outre, Mme Hanoune a salué l'annonce de l'ouverture des médias lourds pour les partis politiques et les associations nationales agréés. Pour elle, «l'ouverture du dialogue contradictoire permet la décantation. Ce sont les médias lourds qui permettent la transmission de ce débat.»