L'enlèvement, mercredi dernier, de la touriste italienne à Alidéna, à 250 km au sud-est de Djanet (wilaya d'Illizi), continue de susciter des interrogations chez les professionnels du tourisme de la région, notamment à Tamanrasset et Djanet, où les amateurs du désert algérien continuent à affluer. Les opérations de recherches lancées par les forces de sécurité et les guides de la région n'ont pour l'instant donné aucun résultat. Ahmed Kherrani, directeur de l'agence de voyages Ténéré, qui a organisé le séjour de l'Italienne (depuis le 20 janvier) de 53 ans et mère d'un enfant, grande amoureuse de Djanet, n'arrive toujours pas à comprendre ce qui s'est passé. Il n'est pas le seul à se poser des questions sur les conditions de cet enlèvement. «Le site d'Alidéna n'est pas loin de Tadrart. Il est très sécurisé et de nombreux touristes le fréquentent régulièrement. Ils y sont d'ailleurs à ce jour», nous déclare M. Hamdaoui, président de l'Association des agences de tourisme de Tamanrasset. Mais les témoignages du guide qui accompagnait la touriste ne laissent aucun doute sur les auteurs. Selon lui, «une bande de 13 ou 14 hommes armés et enturbannés est venue à bord de deux 4X4 Station, a fait irruption sur le site à l'heure du maghreb (coucher du soleil). L'un d'eux avait le visage découvert. Il parlait un arabe mauritanien». Ils demandent «où se trouve le groupe de touristes» et lui leur répond : «Il n'y a pas de touristes ici.» Les assaillants fouillent les lieux et découvrent l'Italienne. Ils exigent les papiers d'identité des trois Algériens (le gardien du site, le guide et un berger). «Ils nous ont enlevé les papiers et les téléphones avant de me demander pour quelle agence je travaillais. Lorsque je lui ai dit que c'était Ténéré, de Kherrani, ils m'ont dit : ‘Dis-lui qu'il doit arrêter cette activité. Elle est contraire aux principes de l'Islam.' Je voulais savoir qui il était et sa réponse a été : ‘Nous sommes d'Al Qaîda pour le Maghreb islamique.'» «Ils nous ont bandé les yeux et nous ont embarqués avec eux à bord de notre 4X4. Nous avons roulé longtemps avant qu'ils nous abandonnent au niveau de la frontière avec le Niger.» Ce témoignage laisse croire que les ravisseurs ont certainement quitté le territoire national pour rejoindre le Niger.