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Pierre Mourlevat. Chef de la mission économique à l'ambassade de France à Alger « Les entreprises françaises doivent contribuer à la modernisation de l'économie algérienne »
Les grandes entreprises françaises manifestent depuis un peu plus d'une année un réel engouement pour le marché algérien. Qu'est-ce qui a bien pu le motiver ? Vous avez pu constater ne serait ce qu'à travers les 300 participants au séminaire organisé par UBI France à Paris le 15 novembre 2005 et la rencontre entre le Forum des chefs d'entreprise (FCE) et le Medef l'intérêt que portent les grandes entreprises françaises à l'Algérie. C'est la réunion sur l'Algérie qui a attiré le plus de monde et vous avez certainement remarqué combien l'ambiance était chaleureuse et amicale. Ceci est à insérer dans un ensemble de faits qui prouvent que la visite que vient d'effectuer notre ministre de l'Economie,Thierry Breton, en Algérie a été une réussite. Les relations étroites que ce dernier a nouées avec son homologue Mourad Medelci sont de nature à favoriser encore davantage la coopération économique entre nos deux pays. Quelque chose est en train de se passer. Il y a comme un déclic qui présage d'un renforcement du courant d'affaires entre l'Algérie et la France. Les entreprises françaises qui étaient sous-informées ont, grâce à ces rencontres qui se déroulent sous l'égide du Medef et du FCE, pris le pouls de l'économie algérienne. Il y a encore beaucoup de lacunes, mais il est indéniable que la qualité de l'information sur l'Algérie se renforce. Les tabous qui brouillaient l'image de l'Algérie sont également en train de tomber grâce à la multiplication des voyages et des rencontres. Même si ces rencontres ne s'achèvent pas toujours sur la signature de contrats, l'important est qu'elles débouchent sur une meilleure connaissance et une confiance qui permettent de rompre avec les préjugés du passé. La réforme économique est également une réalité en Algérie et j'en veux pour preuve le rapatriement aujourd'hui possible des bénéfices et des dividendes pour les entreprises industrielles. En matière de services, on attend par contre de nouveaux assouplissements. Certes, ces réformes n'avancent pas au rythme que nous aurions souhaité, mais elles avancent quand même. L'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne a également apporté la preuve que la l'Algérie est disposée à ouvrir son commerce extérieur et à libéraliser davantage son économie. L'aboutissement des négociations avec l'OMC renforcera encore plus ce sentiment que l'Algérie est résolue à appliquer les règles qui régissent les échanges internationaux. C'est en étant présentes en Algérie que les entreprises françaises auront le plus de chances d'inciter les pouvoirs publics algériens à aller plus vite en réformes. Est-ce votre avis ? Ce qui compte, c'est la présence sur place. Ce n'est plus vendre, faire de l'import-export et du tout commerce qui convient à l'Algérie. Tout cela est terminé. Cela ne marche plus en Algérie. Ce qui compte aujourd'hui, c'est l'implantation, c'est de montrer sa volonté de participer au processus de modernisation de l'économie algérienne. Il est clair qu'une entreprise qui vient en Algérie dans cet esprit et s'intéresse aux privatisations contribuera concrètement à l'atteinte d'un tel objectif Le forum qui a réuni quelque 300 chefs d'entreprises à Paris se traduira-t-il par un plus grand nombre d'exposants à la prochaine foire internationale d'Alger ? Depuis la dernière foire d'Alger, nous avons constaté comme un déclic qui s'est traduit par une forte participation de PME françaises qui sont venues dans la perspective de créer des succursales ou des bureaux en Algérie. Mon sentiment est que leur nombre sera encore plus grand à la prochaine foire. Vous venez d'écrire un livre intitulé Exporter en Algérie. Dans quelle perspective l'avez-vous publié ? J'ai publié ce livre dans l'esprit de livrer aux PME françaises qui ne l'avaient pas le corpus d'informations de base qui sous-tend le processus d'exportation. J'ai surtout voulu aider celles qui n'avaient pas encore engagé une démarche d'exportation à le faire en décrivant grosso modo le modèle d'intervention dans lequel elles doivent s'inscrire.