Le marché boursier d'Alger attend toujours de voir son parquet alimenté en nouvelles valeurs mobilières - actions et obligations - afin de parvenir enfin à sortir de son inaction.Bien que deux entreprises publiques, en l'occurrence Air Algérie et Sonelgaz, aient précédé ces derniers mois à des opérations d'émissions d'obligations à l'adresse des petits porteurs, rien n'indique cependant que ces titres obligataires placés auprès du grand public vont pouvoir trouver le chemin de la cote officielle. Pourtant, la logique et l'orthodoxie boursière voudraient que ces titres soient cotés à la bourse pour y faire en toute transparence l'objet de transactions régulières entre leurs détenteurs et de potentiels acheteurs. Interrogé sur cet état de fait, le président de la Commission d'organisation et de surveillance des opérations boursières (COSOB), Ali Sadmi, soulignera que si les obligations émises à l'adresse du grand public ne sont toujours pas cotées en bourse, " c'est parce qu'il y a encore de petites résistances de la part des entreprises émettrices, dues notamment à une certaine méconnaissance de la logique du marché ". Ces entreprises, a-t-il expliqué, " redoutent d'avoir à gérer de nouvelles contraintes en cotant leurs obligations en bourse, alors qu'elles ont plutôt beaucoup à y gagner ". Selon lui, les cotations sur le marché garantissent une plus grande transparence et offrent par là même aux entreprises la possibilité de favoriser la souscription à de futures émissions de titres en cas de leur retour sur le marché. Quoi qu'il en soit, au-delà de la réticence affichée par Sonelgaz et Air Algérie quant à faire coter leurs obligations en bourse, la relance de l'activité boursière en Algérie reste surtout tributaire de l'introduction d'un nombre suffisant de valeurs mobilières sur le marché. A cet effet, estiment certains experts, la bourse d'Alger ne pourrait être suffisamment attractive que si elle compte au moins une vingtaine d'entreprises admises à la cote et donc un flux de titres pouvant garantir des volumes de transactions acceptables. Dans cet ordre d'idées, il convient de rappeler que le Conseil des participations de l'Etat (CPE) avait opté l'année dernière pour la privatisation partielle en bourse de onze entités du secteur public, à savoir l'hôtel El Djazaïr, l'ENTMV, l'ENGI, les entreprises portuaire de Béjaïa, Skikda et Arzew, les cimenteries de Aïn Kebira (Sétif) et de Chlef, le Laboratoire national de l'habitat et de la construction (LNHC) et enfin les deux Centres de contrôle technique, CTC Centre et CTC Est. Censées servir à relancer l'activité du marché boursier, ces opérations d'ouverture de capital tardent encore à être concrètement mises en branle. Tout en admettant que les préparatifs d'admission à la bourse des entreprises en question ont pris plus de temps que prévu, le président de la COSOB nous a néanmoins affirmé que " les dossiers y afférents sont actuellement en phase de finalisation ". Les premières opérations d'ouverture de capital en bourse, a-t-il en définitive indiqué, devraient intervenir dès le début de l'année prochaine.