Des personnalités de la société civile du Golfe ont appelé hier les monarchies conservatrices de la région à promouvoir la démocratie et la liberté d'expression, à libérer les prisonniers politiques et à doter leurs pays de constitutions. Dans un communiqué, ces activistes ont également mis en garde les autorités, notamment à Bahreïn, contre la répression de militants ayant prévu d'organiser des manifestations pacifiques et invité celles des Emirats arabes unis à libérer un activiste arrêté la semaine dernière. «Nous espérons que les familles régnantes du Golfe réalisent l'importance de la démocratie à laquelle aspirent nos peuples», ajoute le communiqué signé par le coordinateur du Forum de la société civile du Golfe, Anwar Al Rachid. Ce Forum regroupe des dizaines d'intellectuels libéraux, d'universitaires, d'écrivains et de militants des droits de l'homme des six monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Il invite les familles régnantes à «comprendre qu'il est temps de libérer tous les détenus politiques et prisonniers d'opinion, et de promulguer des constitutions pour répondre aux exigences des temps modernes». «Les peuples du Golfe veulent voir leurs pays rejoindre le rang des pays favorisant les libertés, le respect de la loi et des règles civiles et démocratiques qui font désormais partie des droits de base des peuples», dit le communiqué, écrit sur fond de contestation dans le monde arabe, après les révoltes en Tunisie et actuellement en Egypte. Le CCG regroupe l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats, le Koweït, Oman et le Qatar qui, pour la plupart, ne disposent pas de Constitution. Le communiqué invite les autorités bahreïnies à agir pacifiquement envers la manifestation prévue lundi par des militants qui revendiquent notamment la libération des prisonniers politiques et la démission du Premier ministre, en poste depuis 40 ans. Le Forum met en garde les services de sécurité saoudiens contre le recours à des moyens répressifs pour empêcher des manifestations, après le lancement par des militants saoudiens d'une campagne sur facebook pour réclamer une monarchie constitutionnelle et des élections législatives. Il a en outre condamné «l'arrestation arbitraire» vendredi par les services de sécurité des Emirats d'un Emirati qui venait de prononcer un discours en public pour soutenir la révolte en Egypte, et exigé sa libération immédiate.