A la veille de la marche pacifique de demain, El Watan Week-end a donné la parole aux acteurs politiques et de la société civile. - Miloud Chorfi. Porte-parole du RND «Un parti politique a le droit d'organiser une marche, mais il doit respecter les règles mises en place par l'Etat. L'interdiction de la marche de demain n'est pas une décision prise pour empêcher les Algériens de s'exprimer, mais pour les protéger d'éventuels dépassements qui pourraient survenir. Il ne faut pas négliger le risque d'un acte terroriste. Le déploiement policier est là pour protéger les biens des personnes et d'assurer la sécurité des Algériens.»
- Mustapha Bouchachi. Président de la LADDH. Membre de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie. «Je suis triste pour ce régime qui donne une image rétrograde et qui a décidé d'empêcher les Algériens de marcher pacifiquement. J'espère que l'Etat ne va pas s'adonner aux provocations. Nous ferons tous ce qui est en notre pouvoir pour que cette marche soit la plus pacifique et se passe dans les meilleures conditions. Le gigantesque déploiement des forces de l'ordre qui quadrillent Alger est symptomatique d'un régime qui a peur de son peuple, alors que celui-ci ne veut qu'exprimer pacifiquement ses revendications.»
- Aïssi Kassai. Porte-parole du FLN «La marche est interdite, point à la ligne. Elle est maintenue alors qu'elle est initiée par des personnes très au fait des lois de ce pays. Il ne faut pas oublier ce qui s'est passé en juin 2001 dans la capitale et les débordements qui ont eu lieu. Nous militons pour que le message politique puisse être délivré par tous les partis politiques, mais sans qu'il ait trouble à l'ordre public. L'Etat a le droit de prendre toutes les dispositions pour assurer la sécurité des biens et des personnes.» - Abderrezak Mokri. Vice-président du MSP «Je soutiens la marche de demain, par principe. Je considère que le peuple a le droit d'organiser une marche pacifique sans qu'il en soit interdit. J'appelle à la sagesse de tous et au sens du civisme. J'espère que le déploiement des forces de l'ordre est destiné à assurer un cadre paisible à la manifestation et à éviter toute confrontation.» - Karim Tabbou. Premier secrétaire du FFS «Je n'ai aucun commentaire à faire sur la manifestation de demain. Le déploiement des forces de l'ordre dans la capitale est une réalité qui dure depuis 1991. Si les Algériens ne découvrent qu'aujourd'hui cette réalité, c'est leur problème.» - Hamou L'Hadj Azwaw. Association AVO 88 «La situation actuelle est un prolongement d'octobre 1988. Maintenant, la peur doit changer de camp. La marche est pacifique et s'il y aura des débordements, c'est à l'Etat de prendre ses responsabilités.»