La classe politique continue de réagir à l'appel lancé par la CNCD pour une marche à Alger le 12 février prochain. Ainsi, le MSP a réaffirmé, hier, sa non-participation en déclarant «ne pas assumer les initiatives individuelles», faisant allusion à Abderrazak Mokri, vice-président du Mouvement, qui a annoncé à travers les colonnes d'un journal qu'il prendra part à cette marche. La formation de M. Soltani souligne néanmoins dans le même communiqué son «respect au droit des forces politiques et sociales à s'exprimer par tous les moyens civilisés dont les marches pacifiques loin de toute atteinte à l'ordre public». Après avoir salué les décisions prises par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, lors du dernier Conseil des ministres, notamment celle liée à la levée de l'état d'urgence, le bureau exécutif du Mouvement affirme son soutien à l'ouverture des médias lourds à l'ensemble des partis et organisations de la société civiles et à la prise en charge des préoccupations des citoyens en général et des jeunes en particulier. Il souligne, par ailleurs, l'attachement du Mouvement à l'initiative de débat national qu'il a lancé récemment. Dans ce sillage, le MSP appelle le gouvernement à lancer des réformes politiques et socio-économiques sérieuses et profondes à même de répondre aux aspirations des différentes forces sociales et politiques. Sur le plan international, le communiqué a salué la révolte du peuple égyptien appelant le régime en place à respecter la volonté du peuple et à répondre à ses aspirations. De son côté, le FLN affirme, dans une déclaration de son chargé de communication M. Kassa Aissi à l'APS, que la marche «est un des moyens d'expression (…) mais, l'adopter en cette conjoncture délicate entraînerait des dérapages». Le parti, s'adressant à ceux qui veulent comparer l'Algérie à la Tunisie, relève qu'ils «n'assument aucune tâche de gestion». Tout ce qu'elles souhaitent, poursuit-il, «c'est d'accéder au leadership et se distinguer». M. Ramdhan Taazibt du Parti des travailleurs estime, pour sa part, qu'il «est tout à fait normal que les priorités du citoyen algérien changent après l'instauration de la paix et de la sécurité». «La question des libertés et des manifestations pacifiques se pose actuellement en Algérie», a-t-il dit, précisant qu'«il faut la traiter avec intelligence». Il a souligné qu'en cette conjoncture particulière, l'Algérie doit pouvoir «respirer et l'Etat n'a aucune raison de craindre son peuple». Enfin, M. Miloud Chorfi, porte-parole du RND a souligné, quant à lui, qu'il y a, certes, des revendications «légitimes» et que la démocratie, qui est un «acquis », ne «signifie pas faire dans la destruction». Il a ajouté que les marches étaient «légitimes si elles sont organisées dans le cadre de la loi régissant le pays». Dans le même contexte, M. Moussa Touati, du FNA, souligne que «celui qui veut organiser une manifestation ou une marche doit assumer ses responsabilités en garantissant la non-atteinte aux biens publics et privés».