Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle est arrivé hier à Tunis pour des entretiens politiques avec la nouvelle direction tunisienne, deux jours avant l'arrivée du chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. M. Westerwelle est le deuxième ministre européen des Affaires étrangères à venir dans la Tunisie post-Ben Ali après son homologue britannique William Hague mardi dernier. Durant sa visite, M. Westerwelle doit rencontrer le Premier ministre tunisien Mohammed Ghannouchi, les présidents des trois commissions créées par les nouvelles autorités pour mener la réforme politique et enquêter sur les affaires de malversations et les abus de l'ancien régime, ainsi que des membres de l'ex-opposition au régime déchu du président Zine El Abidine Ben Ali, dont le dirigeant de la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH) Mokhtar Trifi. La visite du chef de la diplomatie allemande a pour but de «donner un clair signal de la disposition de l'Allemagne et de l'Europe à aider la Tunisie dans cette période de transformation» politique, avait indiqué vendredi son ministère. M. Ghannouchi s'était entretenu la veille au téléphone avec la chancelière allemande Angela Merkel pour l'informer de la tenue prochaine d'une conférence internationale à Carthage sur le soutien aux réformes dans son pays. Mme Merkel avait répondu que son pays était prêt à y participer et s'était engagée à appeler les entreprises allemandes à soutenir le développement économique de la Tunisie. Les autorités tunisiennes multiplient ces derniers jours les appels à la communauté internationale pour aider le pays à reprendre pied économiquement presque un mois après la chute de Ben Ali alors que le gouvernement transitoire reste soumis à une forte pression politique et sociale. Lors de sa visite, M. Hague avait insisté sur la nécessité de fixer rapidement une date pour les élections présidentielles et législatives. Ces scrutins sont prévus dans six mois mais aucune date précise n'a encore été annoncée par le gouvernement transitoire et de plus en plus de voix s'élèvent pour dire que ce délai n'est pas tenable.