Report des rendez-vous des malades et interventions chirurgicales annulées : les soins devraient encore être perturbés cette semaine. Car le Syndicat algérien des paramédicaux compte radicaliser le mouvement de grève, affirmant que c'est au ministre de la Santé de trouver des solutions d'urgence. Fini le temps des hésitations. Les paramédicaux sont plus que jamais déterminés à poursuivre leur mouvement de protestation, avec grève illimitée et sit-in au menu de cette troisième semaine consécutive de mobilisation. Selon les syndicalistes, jamais la reprise du travail ne pourra être décidée si le ministère de la Santé ne s'engage pas, par écrit, à résoudre au moins une des revendications. Tout stagne sur la promulgation du statut particulier devant intégrer les paramédicaux au système LMD et à leur classification à l'échelle 11. «Nous ne pouvons pas convaincre la base de reprendre le travail s'il n'y a pas eu du concret», affirment les syndicalistes. Plusieurs promesses ont été faites par les responsables du ministère pour la réintégration des six paramédicaux syndicalistes à leur poste. Mais, à ce jour, ils affirment n'avoir toujours pas été réintégrés. Les chefs d'établissements hospitaliers assurent de leur côté n'avoir reçu aucune note, alors qu'à Tizi Ouzou, par exemple, deux décisions écrites ont été signées ! Le Syndicat algérien des paramédicaux dit ne rien comprendre à la stratégie de Djamel Ould Abbès. «Et tant qu'il n'y a pas d'urgence vitale, il n'est pas question d'assurer le service minimum», affirme une kinésithérapeute en grève. A l'hôpital de Ben Aknoun, où elle travaille, la paralysie est presque totale. Les parents des nouveaux-nés en rééducation repartent comme ils sont venus. Ils s'affichent parfois compréhensifs mais souvent énervés. «Personne ne m'a informée de cette grève !» s'énerve une mère venue avec son bébé. «Et de plus, personne ne sait quand tout cela sera terminé. L'hôpital pourrait au moins afficher à l'entrée que le personnel est en débrayage», raconte une maman d'un nouveau-né en rééducation. «Même si je suis en grève, il m'arrive de prendre en charge certains malades qui viennent de loin ou des personnes âgées qui ne comprennent rien à nos revendications», témoigne une infirmière au CHU Mustapha Pacha. La corporation affirme être dans son droit le plus absolu et que la responsabilité des malades pénalisés incombe à la tutelle.