Les étudiants de la majorité des établissements universitaires, notamment toutes les facultés de l'USTHB, étaient hier et avant-hier en grève. De sérieuses perturbations y sont enregistrées et un rassemblement national a été observé pendant deux jours au niveau du ministère de l'Enseignement supérieur à Ben Aknoun, à Alger. Les étudiants demandent l'abrogation du décret présidentiel 10-315 du 13 décembre 2010 fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires. Le décret en question a dévalorisé les diplômes d'ingénieur d'Etat et de magistère, selon les étudiants. Concernant l'équivalence décidée entre les diplômes magistère-master, suite à ce décret, les étudiants en post-graduation ne lâchent toujours pas. Après le plan B lancé cette semaine pour faire un pressing sur le ministère de l'Enseignement supérieur, le collectif des étudiants composé de 16 universités poursuit son action. Colère, indignation et refus catégorique de ce décret. Après les fermetures des facultés, il est question de passer un autre plan plus radical. D'ici le début de la semaine, si aucune décision ni réponse favorable ne sont annoncées par le ministère, le collectif des étudiants se réunira pour déclencher un autre plan, apprend-on auprès du collectif. Une réponse claire et directe est exigée. En attendant des réponses concrètes, des étudiants post-graduants lancent une pétition pour le non-alignement magistère-master par le Net (http://www.petitionenligne.fr/petition/non-a-lalignement-magister-master/901). Un élan de solidarité commence à se former. Les enseignants chercheurs, qui se disent mobilisés, saluent, dans une déclaration rendue publique hier, le mouvement des étudiants qui luttent contre la dévalorisation du diplôme d'ingénieur d'Etat et du magistère. Ils demandent l'abrogation de ce décret et le maintien du diplôme d'ingénieur d'Etat dans l'université en défendant la valeur du diplôme de magistère, qui doit garder son statut défini par le statut de la Fonction publique du 15 juillet 2006. Le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES), pour sa part, a appelé, dans un communiqué, à la révision de l'ensemble des textes promulgués dans le cadre de la progression pédagogique et des équivalences entre diplômes de l'ancien système et du système LMD. Le dernier décret démontre inéluctablement la gestion unilatérale du secteur. Le syndicat note avec inquiétude les derniers développements dans le secteur de l'enseignement supérieur et les dérapages gravissimes qui ont largement ébranlé l'ensemble des établissements universitaires. Il considère que cette situation explosive est le résultat de l'absence d'un débat réel avec l'ensemble des partenaires sociaux.