Les étudiants de l'université M'hamed Bouguerra de Boumerdès ont observé hier un arrêt de cours ponctué d'une marche de protestation, de l'ex-INH jusqu'au siège de la direction locale de l'Onou sise au au centre-ville. Les revendications des protestataires sont d'ordre pédagogique et social. Aussi se plaint-on de l'insuffisance de l'encadrement dans les différents départements, du manque des équipements, notamment au niveau des laboratoires, ainsi que de moyens didactiques (documentation et accès à l'internet). « Tout cela a induit un taux d'échec inquiétant », nous ont déclaré les manifestants qui n'ont pas manqué de soulever « les difficultés auxquelles font face les étudiants inscrits en LMD (licence-master-doctorat) dues à l'insuffisance du nombre d'enseignants spécialisés ». Les étudiants mécontents estiment que « les responsables de l'université ne font rien pour améliorer la situation ». Cependant, la rectrice de l'UMBB, Mme Kesri, estime que beaucoup d'efforts se font continuellement pour améliorer la situation des étudiants. Au sujet de l'encadrement, elle dira : « Bien que souffrant du manque d'enseignants de rang magistral - cela est un problème pour l'université algérienne qui n'en compte que 15 % de tout son corps enseignant - l'UMBB a recruté cette année 130 nouveaux enseignants qui viennent s'ajouter aux 610 déjà existants. » Quant au manque de moyens didactiques, la rectrice l'explique par « les pertes qu'a subies l'université lors du séisme de mai 2003 ». Elle fait remarquer toutefois que « 25 milliards de centimes sont destinés à l'achat du matériel de travaux pratiques » et que « 3 milliards ont été dépensés dans l'achat d'ouvrages pour les différentes bibliothèques ». A cela s'ajoutent les 200 000 euros donnés par la France et la Belgique dans le cadre de la solidarité avec l'université M'hamed Bouguerra suite à la catastrophe de 2003. Mme Kesri précise que « la reconstitution du fonds documentaire de l'université a atteint les 60 %». Par ailleurs, elle ajoutera que les différents organismes et institutions français ont fait don de plus de 100 000 euros qui s'ajoutent aux 104 000 euros de la Wallonie (Belgique) destinés à l'acquisition du matériel informatique. Les éditeurs français ont offert 4000 ouvrages à l'université qui ont été acheminés et distribués aux différentes facultés et bibliothèques, dit-elle. Répondant aux préoccupations des étudiants relatives à l'accès à l'internet, la rectrice impute le problème au faible débit, mais elle rassure que celui-ci sera augmenté d'une manière considérable. « On est à 2 méga-octets et je souhaiterais qu'on pousse à 20 dans les prochains jours. Tous ces projets sont en cours et la plupart ont atteint un stade d'avancement appréciable. Nous demandons à nos étudiants d'être patients. Il nous incombe de revoir nos voies de communication d'une manière à maîtriser la transmission de l'information », conclut Mme Kesri. Sur le plan social, les étudiants mettent l'accent sur la dégradation des menus, les perturbations qu'enregistre le réseau de transport, l'absence de chauffage dans les cités - ce qui a provoqué, rappelons-le, la brûlure d'une jeune fille dimanche dernier en maniant une résistance électrique, pendant que son camping-gaz était allumé -, la surcharge dans les chambres et le retard enregistré dans le versement du 4e terme de la bourse de l'année dernière. Les responsables de l'Onou ont engagé des discussions avec les étudiants en vue de trouver des solutions « dans l'immédiat » à tous les problèmes posés.
