L'Institut supérieur des métiers des arts, du spectacle et de l'audiovisuel (Ismas) est en ébullition. Après un mouvement de grève, initié par les 98 étudiants de ce prestigieux institut, qui a duré plus d'un mois, l'ISMAS renoue avec la crise. En effet, la direction qui a décidé de poursuivre en justice les six membres du bureau des étudiants de l'ISMAS vient de s'attirer, une fois encore, les foudres de tous les étudiants. "Notre institut patauge dans les crises. Au moment où les étudiants se battent pour valoriser leur curus et leur formation en exigeant une amélioration de leurs conditions d'étude, la direction vient de déposer plainte contre nous pour grève illégale ! C'est de la pure provocation", confie Tayeb Bouchattab, porte-parole des étudiants de l'ISMAS qui s'est présenté, accompagné de cinq autres camarades, mercredi devant la justice après une plainte déposée par la direction de l'institut. "Moi et cinq autres membres du bureau des étudiants de l'ISMAS ont été poursuivs en justice par la directrice qui nous accuse de semer des troubles et d'inciter les étudiants à la grève. C'est quand même notre droit de protester pour notre avenir !", dénonce encore notre interlocuteur. Contactés par nos soins, de nombreux étudiants de l'ISMAS ont fait part de leur colère après avoir appris que leurs représentants seront trainés devant les tribunaux . " Notre mouvement de protestation est légitime. Notre diplome qui est un DEA (Diplôme d'études approfondies) n'est même pas reconnu par les autres universités. Nos conditions d'études sont déplorables et nous manquons cruellement d'un matériel pédagogique adéquat et moderne. A-t-on commis un crime alors en dénonçant tout cela ?", s'interrogent-ils. A signaler enfin que la direction de l'ISMAS, que nous avons pris le soin de contacter, n'a pas souhaité répondre à nos sollicitations.