Une réunion a regroupé, pour la seconde fois (après la rencontre de mardi dernier), les représentants des greffiers en grève et le ministre de la Justice, tard dans la journée de mercredi. L'objet, discuter la plateforme de revendications à l'origine de la paralysie des activités judiciaires au niveau d'une grande partie des cours et tribunaux du pays, et ce, depuis dix jours. Selon des sources du ministère de la Justice, le ministre Tayeb Belaïz, «s'est engagé à promulguer le texte relatif au nouveau régime indemnitaire, à régulariser la situation de certains logements de fonction occupés par les greffiers, et ce après enquête, à œuvrer auprès des institutions concernées pour faire bénéficier les greffiers des différents dispositifs de logement selon les différentes formules, à mettre en place, dans le cadre des œuvres sociales, des moyens de transport au profit des greffiers exerçant au niveau des grandes cours et à procéder progressivement à la généralisation de l'opération et enfin à ouvrir une enquête sur les conditions de travail, notamment en ce qui concerne la maltraitance dont ils feraient l'objet lors de l'exercice de leur fonction». En outre, précisent nos sources, les revendications «qui demandent une étude approfondie telle la révision du statut régissant le personnel du greffe, il a été décidé d'un commun accord de la mise en place de groupes de travail composés des représentants des fonctionnaires du secteur de la justice». L'accord a été sanctionné par un procès-verbal signé par les deux parties. Néanmoins, ces engagements n'ont pas eu l'effet escompté, à savoir la reprise totale des activités à l'échelle nationale. Si plusieurs cours ont repris le travail hier et elles sont nombreuses (comme à la cour d'Alger), certaines sont restées paralysées durant toute la journée. Des divergences sont apparues et le mouvement ne semble plus aussi uni qu'au début. Certains veulent du concret et non pas des engagements, alors que d'autres estiment que la grève a porté ses fruits. Conséquence, une partie des greffiers a repris le travail alors qu'une autre est restée attachée à la grève. Il est cependant inopportun de parler de scission dans les rangs du fait que de nombreuses régions du pays n'ont pas encore été informées de la réunion de mercredi soir, programmée à la hâte à la demande du ministre. Il faudra attendre dimanche pour pouvoir se prononcer. Il est important de préciser, en outre, que l'actuel bureau du syndicat des greffiers a été sommé de déposer sa démission pour préparer une assemblée générale, dans le but de reconstruire les structures de l'organisation. Il est reproché aux responsables actuels du syndicat de n'avoir «rien fait pour la corporation et de s'être mis en dehors des revendications des greffiers».