Prévue initialement pour cette année, l'ouverture et l'exploitation de la Cité des sciences, sise au boulevard Frantz Fanon, est remise aux calendes grecques. Les raisons invoquées par les autorités communales d'Alger- Centre, qui ont pris sur elle la réalisation cette mégastructure, ont trait pour l'essentiel, souligne Rabah Belahouane, premier vice-président, chargé des finances, au sempiternel supplice, c'en est assurément un, de la dépendance technologique dont pâtissent les structures de la stature de celle se trouvant à un jet de pierre de l'hôtel El Aurassi. Le vice-président n'a pas omis de dénoncer les établissements chargés de la formation des animateurs qui ont pour vocation de gérer les équipements technologiques. « Qu'on se le dise sans trop louvoyer, nous n'avons pas de véritables prestataires nationaux pouvant pourvoir aux installations. Cela a retardé grandement l'ouverture effective des unités de la Cité des sciences », tonna M. Belahouane. En témoigne, selon l'élu, le grand aquarium dont le problème récurent de son approvisionnement en espèces aquatiques reste posé. « Nous sommes amenés à recourir à une assistance étrangère. D'ailleurs, nous avons été bernés par les nationaux, qui, ne le taisons pas, s'ils maîtrisent un tant soit peu le côté théorique de la chose n'ont pas un contrôle réel des équipements. Leur savoir-faire reste rudimentaire », souligne notre interlocuteur à l'évidence incommodé par la tournure qu'ont pris les événements. Le recours obligé à une société française pour équiper, clés en main, l'aquarium, n'a pas été sans soulever quelques remous parmi l'exécutif communal. « Nous avons reconsidéré, en désespoir de cause, le marché. Nous avons voulu, pour notre part, économiser de l'argent et ne pas payer en devises un établissement étranger que nous solliciterons à chaque dysfonctionnement pouvant affecter la structure », releva l'élu local. Peut-on s'en passer ? Pas si sûr, rétorquera notre vis-à-vis qui dira à demi-mot son amertume de ne pas voir des diplômés de l'enseignement supérieur prendre la barre et « casser » cette dépendance qui perdure et fait du tort à l'économie nationale. « La consultation a été lancée et les prix ont été négociés », reprend M. Belahouane. L'aquarium, dont la mise en exploitation n'est pas en vue, profitera aux étudiants surtout ceux de l'Institut des sciences de la mer (ISMAL) qui y trouveront assurément, informe M. Belahouane, de quoi étoffer leurs recherches. De plus, des postes budgétaires seront créés et pallieront au déficit criard en débouchés dont souffrent les biologistes. La bibliothèque virtuelle pouvant stocker pas moins de 50 000 livres est l'autre versant de gênes signalés. « L'installation de la plate-forme logiciel sera soumise à des bureaux d'études qui seront choisis en fonction essentiellement de leur contribution technologique. Le marché va passer. La commission des marchés publics se réunira pour décider des bureaux qui seront engagés », signale M. Belahouane. Le problème posé ne réside pas dans les équipements (ordinateurs et autres), mais dans la plate-forme logiciel ayant coûté la bagatelle de 8 milliards de centimes à la collectivité, ajoute-t-il. Selon le premier vice-président, des conventions ont été signées avec respectivement le Craag et l'ONM. « Toutefois, des obstacles bureaucratiques ont resurgi et viennent freiner cet élan de coopération. Cet aspect semble prendre toujours le dessus, alors que si ce projet aboutit, des retombées positives seront dégagées », souligne notre interlocuteur. Seule satisfaction dans cette structure futuriste, l'auditorium de 300 places qui accueille, par rares occasions, des manifestations scientifiques. « Nous mettons cette salle à la disposition des bonnes volontés qui se manifestent. Preuve en est le séminaire de la Société algérienne d'odontologies pédiatriques (SAOP) qui va se tenir le 8 décembre », atteste M. Belahouane en relevant par ailleurs que l'auditorium est à but non lucratif. Des citoyens intéressés peuvent d'ailleurs, sans qu'ils soient aucunement gênés, participer aux rencontres. Le planétarium, le deuxième en Afrique, s'enorgueillie-t-on, d'une capacité de 200 places, est, lui aussi, fonctionnel. Dans le lieu, déclare M. Belahouane, où est implanté cette technopole, a été prévu un marché avant que l'APC d'Alger-Centre ne décide de sa reconversion. Selon lui, 80 milliards de centimes ont été dégagés à ce jour pour la réalisation de cet établissement voué à la science. Démarrée en 1997, la Cité des sciences a mobilisé pas moins de trente entreprises.