-Avec un niveau de 17kg/ha, l'utilisation de fertilisants dans l'agriculture algérienne est faible par rapport aux autres pays voisins. Quelles sont les raisons ? A mon avis, il faut continuer le travail de vulgarisation. C'est vrai que le pays accuse un retard sur ce plan, mais nous sommes en train de le rattraper. Nous essayons surtout de faire mieux au niveau de la formation et de la sensibilisation de nos agriculteurs. Un réseau est mis en place à cet effet avec nos conseillers agronomiques et notre laboratoire. C'est une question de temps et de rigueur. -Par contre, depuis l'arrivée de Fertiberia en Algérie, l'utilisation des engrais a connu une croissance importante. Quelle est la stratégie que vous avez adoptée pour inciter et encourager les agriculteurs ? Nous avons mis en place un dispositif qui nous permet de nous approcher des agriculteurs et surtout élargir le réseau de distribution de nos produits. Ce sont des actions de tous les jours avec nos conseillers sur le terrain, l'association des instituts spécialisés et tout un travail de vulgarisation à l'égard des exploitants agricoles. Autant d'actions donc qui ont permis d'augmenter le taux d'utilisation des engrais dans l'agriculture. -Les mesures fiscales de ces deux dernières années visant à faciliter l'accès aux engrais ont-elles eu un effet positif ? Effectivement, ces mesures se sont avérées encourageantes pour les agriculteurs. Depuis l'entrée en vigueur de ces abattements fiscaux, les ventes d'engrais ont connu une croissance exceptionnelle, car auparavant, les prix sur le marché ne permettent pas un large accès aux fertilisants. -En revanche, le problème sécuritaire se pose toujours et empêche la généralisation de l'utilisation des engrais dans l'agriculture… Oui malheureusement, l'aspect sécuritaire est une contrainte qui est toujours là. Nous avons comme un goulot d'étranglement sur le plan sécuritaire, sachant que le transport des engrais et leur distribution ne peuvent pas se faire sans les services qui en assurent l'escorte. Telle est la situation et nous devons faire avec. Mais c'est une question d'organisation. -D'une façon générale, quel bilan tirez-vous des cinq ans de présence de Fertiberia sur le marché algérien ? Le bilan et plus que positif. Les résultats enregistrés dépassent nos prévisions sur tous les plans. Nos investissements ont été bien accueillis.Certes, beaucoup de choses restent à faire. Notre expérience doit être un exemple à suivre par d'autres entreprises étrangères qui s'intéressent au marché algérien. Il y a, par exemple, le débat actuel sur la mesure dite des 51/49 concernant les investissements étrangers, quoiqu'elle ne concerne pas directement Fertial, mais son éventuelle levée ne sera qu'encourageante pour les investisseurs étrangers qui sont de plus en plus nombreux à s'intéresser au marché algérien. -Et quels sont les grands axes des objectifs tracés par Fertial à court et moyen termes ? Tout d'abord continuer à investir au niveau de nos sites de production, créer des emplois de qualité et mener Fertial vers l'excellence en 2013 à travers la certification. Ce sont donc nos objectifs éminents.