Plusieurs centaines de personnes, hommes et femmes, émargeant au filet social (IAIG), observent un sit-in depuis avant-hier à l'intérieur d'un jardin public désaffecté, situé dans un grand boulevard de la zone sud de la ville de Tiaret pour protester contre «la situation de précarité sociale et professionnelle» dans laquelle ils sont fourvoyés. Un mouvement de grève, relativement suivi, qui a concouru à une relative paralysie de l'activité dans beaucoup d'administrations. Dans une longue déclaration, les protestataires exigent entre autres «l'abolition de cet esclavage d'un nouveau genre qui consiste à octroyer 3000 dinars aux personnes qui effectuent jusqu'à huit heures de travail, souvent dans des postes clefs, sans aucune reconnaissance légale». M. Djamel Marih, l'un des porte-paroles de ce mouvement spontané, nous a longuement entretenus sur les sacrifices, jusque-là consentis et qui ne sont même pas reconnus dans les nouvelles mesures énoncées par le conseil du gouvernement. Bien que reçus par le wali, les représentants des travailleurs ne voudraient pas reprendre du service jusqu'à satisfaction de leurs revendications dont beaucoup reconnaissent la légitimité. Nos différents interlocuteurs, rencontrés sur place, évoquent entre autres «l'absence de perspective d'avenir», «le refus d'octroyer des attestations de travail», «l'exclusion de la retraite» et «l'absence de couverture sociale». Certains protestataires émargent au filet social depuis 17ans, à l'exemple de M.Fatiha. D'autres quarantenaires ou même cinquantenaires ne pourront plus bénéficier d'aucuns dispositifs vu leurs âges avancés.