Plusieurs corps de métiers ont exprimé hier leur colère à Béjaïa. Ils attendent toujours la satisfaction de leurs revendications. La fronde sociale était hier toujours de mise à Béjaïa. Les gardes communaux sont entrés en lice pour réclamer un statut particulier, qui leur manque tant. A travers un rassemblement initié, hier matin devant le siège de la wilaya, les gardes communaux veulent se faire entendre. Créé en 1995, le corps des gardes communaux n'a toujours pas de statut à même de le placer sur l'échiquier économique du pays. C'est justement le problème qu'ils ont soulevé hier. «Nous travaillons durement depuis des années et à ce jour nous ne savons rien de notre avenir», tonne un des gardes, qui précise que «souvent nous n'avons même pas le droit à un congé annuel comme tous les autres corps de sécurité». Un autre nous interpellera sur leur appartenance. «Notre corps relève-t-il du ministre de l'Intérieur ou de l'Armée nationale populaire?» Une interrogation qui résume clairement la protestation des gardes communaux de Béjaïa. Annoncée il y a de cela plus d'un mois, la grève des communaux entamée depuis avant-hier, a connu un taux de suivi, selon des syndicalistes, qui dépasse les 95%. Les communaux ont dénoncé, par la voix de leurs représentants, le «mépris» dont ils sont victimes et la fuite en avant des pouvoirs publics. Les communaux de Béjaïa revendiquent des hausses salariales et de meilleures conditions de travail. «La situation socioprofessionnelle des communaux est peu enviable. Ils souffrent de la dégradation vertigineuse de leur pouvoir d'achat et de la précarité, d'autant qu'aucun projet de statut ni de régime indemnitaire les concernant n'ont vu le jour», est-il mentionné dans un communiqué. Ils dénoncent «leur marginalisation et leur l'exclusion» dans les dernières augmentations salariales et dans la classification catégorielle dans la nouvelle grille des salaires de la Fonction publique. «J'ai un salaire de 8000 dinars», affirme un gréviste. Le mouvement des communaux, qui se poursuivra encore aujourd'hui, sera marqué par une marche qui s'ébranlera de l'esplanade de la Maison de la culture vers le siège de la wilaya. Pas moins de 25 communes sur les 52 que compte la wilaya de Béjaïa ont été totalement paralysées. Ce qui n'a pas manqué de provoquer la colère des administrés même si beaucoup d'entre eux comprennent la colère des travailleurs communaux. Hier encore, la tension sociale était de mise à Béjaïa. Plusieurs actions de protestation ont été enregistrées sur le territoire de la wilaya. Les habitants de la Cité Douanière sont sortis une nouvelle fois de leur réserve pour crier le ras-le-bol de la situation qui règne en maître dans leur quartier. Evacuation des eaux pluviales, assainissement, raccordement en gaz de ville, bref un tableau peu reluisant qui témoigne d'une situation assez étrange pour une cité située pourtant au centre-ville de Béjaïa. Il est utile de préciser enfin, que les greffiers, les paramédicaux et les étudiants de la wilaya de Béjaïa poursuivent toujours leurs mouvements de grève.