Le gouvernement accepte enfin d'examiner la question du redéploiement des gardes communaux. Le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, a reçu, hier matin, leurs représentants. «J'ai tenu ce matin une réunion de deux heures avec les représentants des gardes communaux venus de 20 wilayas différentes. Je dois dire toute notre reconnaissance et notre gratitude pour le travail gigantesque qui a été fait par ce corps pour protéger le pays et d'être à l'avant-garde de la lutte contre le terrorisme», déclare-t-il dans une déclaration à la presse, en marge de la cérémonie d'ouverture de la session du printemps du Sénat. Le ministre affirme avoir écouté et enregistré les doléances de ce corps. Dans ce sens, il précise que leur redéploiement se fera en prenant en considération les capacités et les compétences de chacun. «La situation sécuritaire s'étant améliorée, il n'est, évidemment, plus nécessaire de mobiliser un aussi grand nombre de personnes», ajoute-t-il. Selon lui, des solutions aux problèmes posés par cette catégorie «seront apportées en concertation avec eux pour que leur devenir soit à la hauteur des efforts et des sacrifices qu'ils ont consentis». S'exprimant sur la question de la levée de l'état d'urgence et l'interdiction des marches dans la capitale, le ministre tente d'apporter des précisions. Selon lui, l'interdiction des marches est régie par la loi 91-19. «Ce n'est pas l'état d'urgence qui interdit les marches, c'est la loi 91-19 qui les a interdites. Dans tous les pays du monde, y compris les pays démocratiques, les réunions publiques et les manifestations sont régies par des lois. En France, on ne manifeste pas et on ne marche pas si on a pas les autorisations qu'il faut selon des modalités qui sont définies par la loi», estime-t-il. Dans ce sens, il précise que les manifestations à Alger ne sont pas autorisées «parce qu'il y a des impératifs de sécurité qui font que la marche crée des désordres». «Nous ne sommes pas actuellement en mesure d'empêcher ces désordres qui risquent d'engendrer des dommages marginaux ou collatéraux plus importants qui sont les manifestations des terroristes. Ce sont des impératifs de sûreté, d'abord pour la sécurité des marcheurs eux- mêmes et en plus pour la sécurité de la ville contre toute menace terroriste», dit-il. A une question relative à l'agrément de nouveaux partis, Daho Ould Kablia dira que ce n'est pas une priorité. Mais il ne l'exclut pas. «Le gouvernement n'a pris aucune décision. On a pris des mesures et nous avons commencé par des priorités qui sont les questions sociales et économiques, car les demandes des citoyens sont sociales et économiques. Elles concernent l'emploi, le logement et l'amélioration du service administratif. Ce sont des priorités. Les questions politiques vont suivre», indique-t-il. Ainsi, le ministre laisse entendre que l'agrément de nouvelles formations politiques reste envisageable.