Le ministre a reçu hier les représentants des gardes communaux de l'ensemble des wilayas. «Les marches ne seront pas autorisées à Alger», a encore martelé le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia. Interrogé sur ce sujet en marge de la cérémonie d'ouverture de la session parlementaire tenue au Sénat, le patron de l'Iintérieur a été catégorique sur l'interdiction des marches. «C'est la loi 91-19 qui interdit les marches et non pas l'état d'urgence», a-t-il précisé. M.Ould Kablia avance que dans tous les pays du monde, y compris dans les pays démocratiques, les marches sont régies par des lois. «En France, les marches sont soumises à des autorisations qui sont présentées selon les modalités définies par la loi», a-t-il encore expliqué en guise de justification. Interrogé sur les raisons de cet interdit, il dira: «Il y a des impératifs de sécurité alors que la marche crée du désordre et nous ne sommes pas actuellement en mesure d'empêcher ce désordre. Des désordres marginaux et collatéraux plus importants qui sont les manifestations terroristes.» Par ailleurs, le ministre a jugé «exagéré» le chiffre de 35.000 policiers déployés à Alger les jours des marches non autorisées, relevant que ce chiffre représente la moitié de l'effectif de la Sûreté nationale «en service» pendant 8 heures. A la question de l'éventualité d'accorder l'agrément à de nouveaux partis politiques, le ministre a indiqué que «l'Etat prend des mesures en commençant par les questions prioritaires pour le citoyen d'ordre économique et social». «Les préoccupations politiques suivront, et c'est le gouvernement qui décidera du moment opportun», a-t-il ajouté. D'autre part, M.Ould Kablia a démenti avoir déclaré l'existence des «lieux de détention secrets» en Algérie. «La loi sur l'état d'urgence donnait au ministre de l'Intérieur la faculté de placer des personnes suspectes en internement administratif, cette disposition a été levée en même temps que l'état d'urgence», a-t-il souligné. Il a également expliqué que pour pouvoir procéder à l'internement administratif d'une personne, dont les activités sont dangereuses pour la sécurité du pays, une décision de justice est indispensable. A propos des gardes communaux, M.Ould Kablia a indiqué qu'il a rencontré hier matin leurs représentants issus de l'ensemble des wilayas, en présence du directeur général de la Garde communale. Tout en affirmant la «reconnaissance» de l'Etat à ce corps, le ministre a tenu à rendre un «vibrant hommage» au travail accompli, à l'engagement et aux sacrifices consentis par les éléments de ce corps lors des périodes «les plus difficiles» en matière de lutte antiterroriste. Il a, par ailleurs, souligné qu'une partie des effectifs de la garde communale est destinée à intégrer les rangs de l'Armée nationale populaire (ANP) et qu'une autre partie de ces effectifs fera l'objet d'un redéploiement dans les conditions les «plus appropriées» par les services du ministère sur la base de différents dispositifs d'insertion.