L'agitation qui trouble les universités depuis quelques semaines ne cesse de s'accentuer. Le campus de Bouzaréah en a été l'épicentre hier après-midi. Des affrontements entre des étudiants grévistes du comité autonome de l'université et les représentants de plusieurs autres organisations estudiantines plus anciennes ont eu lieu hier. «Nous venions de finir notre réunion qui visait à préciser nos revendications dans ce mouvement de contestation généralisée dans les facs. A la sortie, une quarantaine de personnes de l'UGEL, UNEA, UNJA, barre de fer en main nous ont menacés et agressés», raconte Mounir, étudiant à l'université de Bouzaréah. Le conflit a commencé, selon les témoignages de ces étudiants, par des insultes et des provocations pour finir par des accès de violence lorsqu'une étudiante gréviste a été giflée. «Leur légitimité est menacée par la création de ce nouveau comité alors ils réagissent pour tenter de casser notre initiative», raconte Nadjib, un autre étudiant qui s'est retrouvé au cœur de ces affrontements qui ont eu lieu au sein même de l'université. «Ils sont tous partis à présent, mais ils nous guettaient à la sortie, en présence des agents de sécurité qui ne sont même pas intervenus», précise un autre étudiant. Samira, elle, se dit inquiète pour la suite : «Je subis régulièrement des intimidations à la cité universitaire de la part des représentants de l'UGEL pour que je cesse de faire partie de ce nouveau comité autonome. C'est révoltant, mais ça s'explique !» Et d'ajouter : «Tout le monde dit que ces organisations qui ne veulent pas défendre les véritables revendications des étudiants sont manipulées par le rectorat.» Malgré ces inquiétantes perturbations, la réunion tenue hier par ces étudiants a abouti à la création d'une coordination des étudiants d'Alger. Cinq représentants ont été désignés parmi la soixantaine de personnes présentes pour travailler sur la plate-forme des revendications. Des représentants de plusieurs universités étaient présents dont ITFC, Dely Ibrahim, Kherouba.