Le ministre suisse de l'Economie, Joseph Deiss, sera aujourd'hui à Alger. Le voyage intervient un an après la visite du président Bouteflika à Berne, durant laquelle un accord de soutien aux investissements avait été signé. « Actuellement, les relations économiques entre la Suisse et l'Algérie ne sont pas particulièrement fortes. La Suisse, par exemple, n'importe que du pétrole d'Algérie », explique à Swissinfo la porte-parole du ministère de l'Economie, Evelyn Kobelt. S'exprimant à la veille de la visite du ministre helvétique à Alger, M. Kobelt ajoute : « L'Algérie a tenté d'améliorer son infrastructure ces dernières années en y investissant plus de 66 milliards de francs suisses (55 milliards de dollars). Il y a donc des opportunités intéressantes pour les entreprises helvétiques, en particulier dans le secteur ferroviaire. » En effet, l'Algérie a consacré 7 milliards de dollars pour la modernisation du rail. Une opportunité pour la Suisse, qui, à l'instar d'autres pays européens, souhaiterait obtenir une part de ce méga-projet. D'où la présence au sein de la délégation ministérielle helvétique du directeur des Chemins de fer fédéraux (CFF), Benedikt Weibel. Celui-ci, en présence de Joseph Deiss et du ministre algérien des Transports, Mohamed Meghlaoui, devra animer aujourd'hui la journée ferroviaire algéro-suisse, qu'organise Swissrail. Selon l'agenda de Joseph Deiss, cette journée est le seul fait notable de la visite. Il est prévu toutefois des rencontres avec, successivement, El Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce, et Hamid Temmar, ministre des Participations et de la Promotion des investissements. Deux entrevues que les observateurs qualifient de protocolaires. Est-ce uniquement le secteur du rail qui intéresse la Suisse ? Tout porte à le croire, d'autant que les analystes économiques du pays alpin le signifient clairement. « L'économie algérienne est encore largement sous contrôle de l'Etat. Ce qui ne la rend pas très attractive aux yeux des entreprises étrangères, même si les milieux helvétiques saluent le processus de libéralisation en cours », estime, dans une déclaration à Swissinfo, le directeur pour l'Afrique de l'Organisation suisse pour la facilitation des investissements, Victor Grabik. Le spécialiste suisse ira plus loin dans son analyse, en signalant que « l'Algérie n'offre pas actuellement d'avantages particuliers par rapport à ses pays voisins ».