Les chômeurs de Touggourt ont organisé hier une marche pacifique en parcourant les artères principales de la ville. Ils étaient nombreux à faire entendre leur voix au chef de daïra et aux responsables du bureau communal de l'emploi, auxquels ils réclament d'afficher les offres d'emploi de la semaine. «La transparence, c'est tout ce que nous demandons», disent-ils. «Quels que soient le nombre ou la qualité des postes, l'équité est à même d'apaiser notre colère», ajoute l'un d'eux. L'essentiel est qu'il y ait un ordre de passage et que les postulants sachent où ils en sont. Diplômés, universitaires et sans-niveau ont participé à cette nouvelle marche de Touggourt qu'ils promettent de réitérer à l'infini, «si l'administration n'en a pas marre de nous refouler, nous n'aurons pas marre de revenir». Côté administration, les marches des chômeurs ne sont plus taxées de troubles à l'ordre publics ou d'émeutes. «Ihtijaj», littéralement protestation, est le mot qu'on entend le plus ces jours-ci. En attendant la transparence exigée par les demandeurs d'emploi, beaucoup de problèmes sont liés au dossier de l'emploi dans la zone pétrolière de Hassi Messaoud. Premièrement la modestie des amendes infligées aux entreprises qui entravent le code du travail et préfèrent payer des amendes symboliques en cas de licenciement abusif ou de recrutement ne passant pas par le bureau de main-d'œuvre, à titre d'exemple la persistance des agences d'intérim et de sous-traitance du personnel, déclarées gelées par Ouyahia alors qu'elles continuent à avoir pignon sur rue, l'inadéquation des spécialités de la formation professionnelle avec le marché de l'emploi pétrolier et enfin les ressources humaines chargées d'encadrer les bureaux de l'emploi et les inspections du travail. Rassemblement Telaghma et Makedra (Sidi Bel Abbès)
De jeunes chômeurs ont investi, hier en début d'après-midi, l'avenue principale de Teghalimet, une localité située à une trentaine de kilomètres au sud de la ville de Sidi Bel Abbès. Les manifestants ont fermé la RN13 en dressant des barricades, exigeant des emplois et le départ du maire, selon des habitants de cette ville. Ils se sont par la suite dirigés vers le siège de l'APC où un rassemblement a été organisé. Plus au nord, dans la commune de Makedra, située à quelque 40 km au nord du chef-lieu de la wilaya, un sit-in a été observé dans la matinée par des centaines de chômeurs. Les protestataires se sont rassemblés devant le siège de l'APC en scandant des slogans hostiles au maire et au secrétaire général de la commune, dont ils réclament le départ. Des groupes de manifestants ont, lors de ce rassemblement, exigé le recrutement des jeunes de la région au niveau de la société italienne en charge de la construction de la voie ferrée Oued Tlilat (Oran)-Maghnia et qui dispose de bases de vie à Makedra. Un dispositif sécuritaire a été installé aux alentours du siège de l'APC, où heureusement aucun incident n'a été signalé.