Les jeunes entrepreneurs de la wilaya de Boumerdès n'ont bénéficié d'aucune aide de la part des pouvoirs publics. Aucune mesure n'est instituée dans le but de sauver les petites entreprises privées qui ont été créés en dehors des dispositifs de micro-crédit mis en place par les pouvoirs public, tels que l'Ansej, l'Angem ou la Cnac. «L'Etat donne de l'argent à ceux qui en ont», lance Hamza, un entrepreneur de Bordj-Menaiel, avant de rappeler les décisions prises récemment par le Conseil des ministres en faveur des gros investisseurs. «Ils sont gâtés. L'Etat leur a facilité l'accès au foncier et sont désormais exempts de taxes alors que nous, nous n'avons même pas droit à un petit crédit bancaire», s'indigne un autre entrepreneur de la même localité. Les plaignants précisent avoir demandé leur « intégration » dans le dispositif Cnac pour pouvoir bénéficier d'un crédit bancaire, mais en vain. Les services concernés ont rejeté leurs demandes pour la simple raison qu'ils avaient un registre de commerce. «Nous sommes confrontés à une myriade de difficultés et nous n'avons été aidés par aucune partie. Les banques refusent de nous octroyer un crédit bancaire et on nous exige des garanties et un apport personnel de plus de 25%», déplorent-ils. « D'où puis-je avoir 100 ou 200 millions de centimes », se demande Rachid, chef d'une entreprise de bâtiment à Chabet El Ameur. Et d'enchaîner : «Nous sommes lésés de toute part. Les autorités locales ne nous octroient plus de projets. Elles nous exigent des attestations de qualifications qui ne sont attribuées qu'aux entreprises performantes». Il n'y a pas longtemps, de nombreux entrepreneurs, issus de différentes localités de la région, ont adressé une correspondance aux autorités compétentes pour leur venir en aide et lever les contraintes auxquelles ils se heurtent depuis plusieurs années. Les rédacteurs de la lettre ont réclamé des crédits bancaires sans intérêt et la réduction du taux de l'apport personnel exigé par les banques. Ils ont revendiqué également des exonérations d'impôts et la réduction des frais d'assurance par la Casnos et la Cnas, soulignant que la plupart d'entre eux avait déjà établi trois bilans néants en raison du manque de travail. Aujourd'hui, les contestataires se sentent pris entre le marteau et l'enclume. Certains d'entre eux comptent bloquer leurs registres de commerce et changer complètement d'activité. D'autres prennent leur mal en patience en attendant l'étude et la prise en charge de leurs doléances pour pouvoir sauver leur entreprise et contribuer au développement de la région.