Le MSP oppose un niet catégorique aux amendements apportés au code de la famille, approuvés lors du dernier Conseil de gouvernement. Hier, à la faveur d'une conférence-débat tenue au siège du parti à Alger, les dirigeants de l'ex-Hamas ont justifié leur position, en se référant à des versets coraniques et aux paroles du Prophète. De l'intervention de Ahmed Dane, membre du majliss echoura, au « dars » de Abderrahmane Chibane, président de l'Association des oulémas, en passant par les critiques de Abdelmadjid Menasra, chargé de la communication au MSP, le code de la famille se noie, l'espace d'une « fatwa », dans les textes de « la charia ». Mais selon les intervenants qui se reconnaissent dans le courant islamiste, « la charia n'a pas été respectée » par les membres de la commission chargée de la réforme du code de la famille. « Il y a des amendements qui sont contre l'Islam et incompatibles avec les mœurs des familles musulmanes », souligne Abdelmadjid Menasra. Selon lui, le MSP, qui siège au gouvernement, n'est pas contre la réforme de ce code dans le sens de la consolidation de la stabilité de la famille. N'empêche, ce nouveau code, s'il est adopté, fragilisera, à ses yeux, la famille algérienne. Ce qui dérange le plus le MSP, ce sont les modifications apportées aux articles liés « au tutorat, au divorce et à la polygamie ». Ainsi, il refuse la suppression du tutorat et défend la polygamie. Selon lui, cette réforme est « mal tombée » et obéit à des pressions « des Occidentaux ». « Ils veulent laïciser notre société. Et le meilleur moyen pour ce faire, c'est de toucher à ses fondements consacrés par la charia », fait remarquer Abdelmadjid Menasra. En l'absence de Bouguerra Soltani, qui a menacé de se révolter contre ce projet, les animateurs s'insurgent et refusent d'accepter « des textes de loi dictés par des forces extérieures et étrangères au pays », accusant ainsi les hautes autorités d'avoir abdiqué. Ils exigent également que la commission chargée de cette réforme rende public son travail et donne ses références, appelant le président Bouteflika à tenir ses engagements et à respecter la charia. Selon M. Menasra, le MSP compte apporter certains amendements aux articles qu'il estime non conformes aux préceptes de l'Islam. Selon M. Menasra, au cas où ce texte passerait au vote tel qu'élaboré initialement, les députés de son parti le rejeteront en bloc. Mais que fera une trentaine de députés devant la majorité FLN ? La voie choisie par ce parti islamiste pour imposer son refus risque de ne mener nulle part. Que ferait le parti dans le cas où le code serait adopté par l'APN ? Va-t-il se retirer du gouvernement et de l'Alliance présidentielle ? La réponse sortira de la bouche de M. Menasra : « Nous n'allons pas quitter l'Alliance même si nos points de vue divergent sur cette question. »