L'Assemblée relève «une forte demande d'accès aux aides à la construction de logements ruraux, au point où les nouveaux dossiers ne sont plus réceptionnés dans l'attente du traitement des milliers de requêtes en instance». Devant le retard incommensurable qu'accuse l'aide publique pour l'accès au logement pour les ménages à revenus modestes, l'Assemblée populaire de la wilaya (APW) de Béjaïa réclame un véritable «plan Marshal» au profit de l'habitat. Cette assemblée locale demande «l'inscription immédiate d'un programme complémentaire conséquent en logements sociaux tous types confondus en vue de résorber le vieux bâti et d'éradiquer l'habitat précaire». Cette demande a été formulée au terme de sa dernière session qui s'est tenue début février dernier. L'APW déplore la faiblesse des programmes publics de logements. Le plan quinquennal 2010-2014 promet notamment des aides à la réalisation de 29 500 logements. Un tel chiffre sera-t-il réalisé ? Difficile de le croire. Et pour cause, les 21 467 logements inscrits dans le plan quinquennal 2004-2009 ne sont pas encore réceptionnés en totalité. Principale critique qu'essuie le nouveau programme : Il ne prévoit qu'un faible quota de 2000 logements sociaux dont 740 sont inscrits dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire (RHP). Le nouveau plan promet notamment 9500 aides pour l'acquisition de logements promotionnels aidés (LPA) et 6000 aides dédiées au social participatif (LSP). En milieu rural, l'APW dit relever «une forte demande pour l'accès aux aides à la construction de logements, au point où les nouveaux dossiers ne sont plus réceptionnés dans l'attente du traitement des milliers de requêtes en instance». Le nouveau plan promet 16 000 aides à la construction où à l'extension de logements ruraux. Près de 2000 aides ont déjà été accordées dans ce cadre. Des lenteurs sont souvent signalées dans l'octroi des aides. L'APW exhorte l'administration à alléger les procédures de délivrance des permis de construire et à faciliter l'accès aux aides. Le dernier conseil des ministres a, du reste, exhorté les directions locales du logement à «accélérer le lancement immédiat de la quasi-totalité du programme quinquennal d'aides à la construction de logements ruraux». Inertie Le retard qu'accuse Béjaïa dans la réalisation des logements est imputable, selon l'administration, à la pénurie du foncier. Le wali avait mis en place récemment une commission à qui il a assigné la mission de trouver les terrains susceptibles d'accueillir, entre autres, des logements. Une mesure qui a été réitérée par le dernier conseil des ministres qui a ordonné «en urgence» aux wilayas d'effectuer un recensement des assiettes foncières devant accueillir les programmes de logements. En guise de propositions visant à résoudre le problème de la raréfaction du foncier à Béjaïa, l'APW demande aux pouvoirs publics de récupérer les actifs résiduels des entreprises publiques autonomes dissoutes et des actifs excédentaires des entités économiques étatiques encore en activité et ceux qui sont en jachère au niveau des zones industrielles pour les mettre à la disposition des programmes de logements. Pour ce faire, l'APW réclame «l'application du décret n° 07-122 du 23 avril 2007, fixant les conditions et modalités de gestion des actifs des entreprises publiques». C'est du reste, ce même décret qui a permis à l'agence nationale d'intermédiation et de régulation du foncier (ANIREF) de récupérer un grand portefeuille d'actifs des entreprises publiques dissoutes pour les concéder par adjudication aux investisseurs. Enfin, en matière d'aides financières pour l'accès au logement, l'APW souhaite que le gouvernement porte le montant des aides de 70 000 dinars actuellement à 100 000 dinars. Avec la flambée des prix (300% en moyenne sur trois ans), les 700 000 dinars qu'accorde la caisse nationale du logement (CNL) ne représentent qu'à peine 10% du coût du logement. Cette situation écarte, ainsi, la majorité des ménages de l'accès au logement.