Dans une ville de Annaba où la saleté est partout et où piétons et automobilistes sont pratiquement dans l'impossibilité de circuler, trottoirs et routes étant occupés par les animateurs du marché informel, l'actualité est dominée par le match Algérie-Maroc. C'est que les Verts devront jouer réellement sérieux après deux rencontres au cours desquelles, ils n'ont pas convaincu les supporteurs algériens. En effet, la rénovation promise par l'entraîneur national au lendemain de sa prise en main de l'équipe nationale, ne s'est guère effectuée jusqu'à présent. C'est en tous les cas, ce que pensent les irréductibles des Verts. Regroupés dans des cafés ou dans leur quartier, délaissant totalement l'équipe fanion du football local, ils n'ont d'autres préoccupations que l'équipe nationale. Ils en parlent durant toute la journée et jusque tard dans la nuit. Chaque information sur la forme ou méforme de tel ou tel autre joueur, sur toute la formation, sur les joueurs nouvellement sélectionnés ou la non sélection d'autres, est analysée, disséquée, débattue. L'unanimité se dégage autour du fait que : «Face au Maroc, qui se présentera avec la ferme intention de lutter jusqu'au dernier coup de sifflet de l'arbitre, l'Algérie va devoir démontrer qu'elle est en mesure de se surpasser pour se qualifier. Que le renouveau du football national entamé avec notre dernière qualification aux compétitions finales des dernières coupes d'Afrique et du Monde n'est pas un accident de parcours». Unanimité aussi sur le résultat technique même si, affirment les uns et autres, les Marocains qui, tout en redoutant leur déplacement à Annaba, ne viendront pas faire du tourisme. Toutes ces discussions sont quotidiennes. Y compris celles sur la fébrilité qui a gagné le marché local des équipements sportifs, sur l'absence totale de l'hygiène et de la propreté sur la voie publique, dans les commerces de la restauration et dans l'hôtellerie. L'on débat également sur les jours qui restent avant la date de la rencontre et qui doivent être mis à profit par les protégés de Abdelhak Benchikha pour peaufiner leur homogénéité dans le jeu et compenser le manque de matchs de préparation. «Le Maroc en a eu plusieurs lui qui, en déplacement, a réussi à vaincre la Tanzanie. Ses joueurs ont déjà démontré leurs ambitions qui, par la voix de leur entraîneur belge, parlent de réaliser un bon résultat à Annaba. Nos capés doivent impérativement vaincre pour espérer une qualification», estime Belatoui Soltane, la cinquantaine, père de famille et irréductible qui ne rate aucune information sur les Verts. La déclaration faite par El Hachemi Djiar, lors de sa visite de travail à Annaba, quant à compter, une fois de plus, sur le public pour supporter comme il se doit leur équipe a été reçue cinq sur cinq. Que ce soit à Annaba où dans les régions limitrophes frontalières ou celles de l'intérieur, le vert et blanc est déjà partout. Il est certain que la 1ère séance d'entraînement des Verts programmée dès leur arrivée le 17 mars à Annaba, sera très suivie et ce, même si plusieurs professionnels seront absents. C'est pourquoi l'on s'applique au stade du 19 Mai, lieu de la rencontre, à exécuter les dernières retouches avec en arrière fond une très belle pelouse. Cet engouement populaire autour de l'équipe nationale est persistant à quelques jours du face à face Algérie-Maroc pour un duel que les deux autres membres du groupe, appelés à jouer le 3 juin prochain, suivront à distance. D'une capacité théorique de 50 600 places, le stade du 19 Mai construit sur une surface rocheuse dépassera certainement les 100 000 spectateurs le 27 mars 2011. «Jamais un match de football n'a suscité autant d'engouement. Si le stade a pu contenir 100 000 spectateurs lors de son inauguration en 1987, à l'occasion de la rencontre victorieuse de l'équipe nationale contre le Soudan, il en accueillera 120 000 le jour J» prophétise notre même interlocuteur. En tout état de cause, à l'exception des membres de la délégation marocaine, l'on a la conviction à Annaba que tous les supporteurs soutiendront l'équipe nationale algérienne jusqu'au bout.