Les éditions Dar El Gharb viennent de publier « la justice en Algérie des origines à nos jours » du Dr Benabdellah Saïd. L'ouvrage s'inscrit dans la perspective d'analyse de la période précoloniale et coloniale française, et pour cerner l'originalité des pratiques judiciaires, l'auteur s'est interrogé sur les modes d'articulation des politiques judiciaires et sur l'identification des acteurs politiques collectifs et individuels, institutionnels ou informels du champ de l'action judiciaire. C'est pourquoi le Dr Benabdellah a tenté, dans sa recherche, de procéder à l'analyse des transformations du paysage judiciaire à travers les politiques coloniales de peuplement. Dans un pays où, à partir des origines, l'histoire fut, entre autres, marquée par une série de séquences historiques : occupation carthaginoise, occupation des phéniciens, des Byzantins, des Omains, des Vandales, des Arabes, des Turcs et enfin, celle de la période de la colonisation française à partir de 1830. Chacune de ces séquences fut marquée par une expérience judiciaire qui bouleversa profondément l'espace de la justice en Algérie, tant dans son organisation que dans son paysage. Ceci, non sans avoir eu des conséquences sur la composante ethnique et la structure socioéconomique et culturelle des autochtones. Il y a lieu d'indiquer, d'emblée, que la problématique qui préside à ce travail de recherche atteste assez clairement qu'elle se trouve en continuité avec une partie de l'analyse d'un précédent travail de recherche effectué par l'auteur sur « la justice du FLN pendant la guerre de libération ». Cependant, il précisera : « cette étude, sans trop insister sur le caractère historique qui avait marqué la période précoloniale, ne reprend pas moins les grands traits des transformations qui ont affecté le paysage de la justice coloniale en Algérie. » L'auteur préviendra « qu'il est difficile de comprendre, soit du point de vue de l'action du praticien, soit du point de vue des préoccupations du chercheur, les logiques des politiques et du judiciaire qui ont remodelé la justice algérienne dans le passé. » Et de continuer : « Nous nous sommes appuyé, pour élaborer nos analyses, sur quelques-unes des réflexions théoriques des sociologues, des historiens et des juristes, depuis l'Antiquité jusqu'aux contemporains, suivant les périodes, notamment les auteurs qui sont cités dans l'ouvrage. » L'auteur présentera son ouvrage le mercredi 7 décembre à la librairie Dar El Gharb.