L'ensemble des sections syndicales du Groupe Bois relevant de la Fédération des matériaux de construction, bois et liège s'est rassemblé, hier, devant le siège du Groupe Bois, à Alger, pour dénoncer la situation lamentable qui règne dans la filière. M. Maâche, DG de la SGP des industries manufacturières (textile, confection, cuir et bois), a été relevé de ses fonctions, avant-hier, par le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar, après deux ans de service. La situation est tendue dans les filières textile, confection et cuir après le renouvellement de leur PDG. Seul le PDG du Groupe Bois, M. Slimani, demeure à sa place alors que les travailleurs veulent à tout prix son départ », nous a-t-on affirmé hier à la SGP. Interrogé, hier, le SG de la Fédération des matériaux de construction, bois et liège a déclaré que la genèse de la situation dramatique qui prévaut dans le secteur du bois remonte à juin 2005, quand le groupe a émis un avis d'appel d'offres national et international pour la privatisation du Groupe Bois. « On ne nous a donné qu'un mois de délai », dira M. Aguini d'un ton coléreux en affirmant déceler une volonté de brader le complexe bois. « Après prolongement, on a ouvert les plis durant le Ramadhan. A notre grandes surprise et déception, seuls 3 soumissionnaires se sont présentés. L'un d'eux, de Khenchela, a eu le culot d'estimer le Groupe Bois à 7 milliards de centimes », déplore le SG de la fédération, ce qui est en deçà du parc roulant du groupe. Après quoi, les travailleurs ont été déçus et démobilisés, selon notre interlocuteur. Ainsi, l'unité de Oued Smar est fermée depuis le 19 décembre. Dès sa prise de fonction, le nouveau directeur a renvoyé le SG du syndicat. A Tissemsilt, la menuiserie est, également, fermée depuis le 21 décembre. A Béjaïa, le PDG du Combinatbois cherche la tête du SG de la fédération alors que les travailleurs veulent réintégrer leurs 3 collègues. A Draâ El Mizan, Hassi Behbeh, Tighenif, Mascara et Arris, tout l'effectif des unités de bois est menacé de chômage technique. « 8500 travailleurs sont menacés de licenciement », déclare le SG de la fédération en affirmant que 13 unités sont considérées sans avenir. « L'endettement et la concurrence déloyale » sont cités comme principales causes de la situation dramatique de la filière en sus du manque de canaux de dialogue entre le PDG, M. Slimani, et la fédération. Le chargé de l'organique au sein de la fédération cite un autre inconvénient : « A la tête de chaque unité, on met un retraité pour qu'il touche un double salaire, en plus de la réintégration de plusieurs travailleurs qui ont été en départ volontaire. » « Le PDG du groupe se comporte contre les syndicats », a-t-il conclu. « Le groupe n'aide pas les unités de production », ajoute M. Aguini qui appelle à un dialogue transparent et serein. « On n'est partie prenante ni du groupe ni de la SGP », affirme-t-il en indiquant que le seul souci de la fédération consiste à défendre les intérêts des travailleurs. « Si les portes du dialogue se ferment davantage, on prend les mesures nécessaires », avertit-il. Ainsi, tout le tableau de bord du Groupe Bois s'affiche en rouge.