Les élus menacent de démissionner si leur revendication liée à l'immunité n'est pas satisfaite. Plusieurs élus de la capitale ont des ennuis avec la justice. Organisés en un Forum des maires, ces élus dénoncent l'acharnement contre les assemblées communales. «90% des présidents des APC de la capitale ont des affaires en justice. Ces élus sont poursuivis, souvent sans fondement, pour deux chefs d'inculpation : dilapidation de deniers publics et négligence», signale le P/APC de Zéralda, Mouhib Khatir, qui préside également le Forum des maires. L'élu dénonce une «cabale» menée contre ses pairs : «Les élus qui sont installés dans leurs fonctions avec un casier judiciaire vierge se retrouvent, à la faveur d'une lettre anonyme, sur le banc des accusés. Et ils ne s'en sortent pas toujours. Si la condamnation n'intervient pas durant la durée du mandat des élus, ceux-ci risquent de se retrouver sur la sellette juste après la fin de leurs fonctions. Ces poursuites judiciaires ne favorisent pas un travail serein dans les instances élues.» Mouhib Khatir, qui revendique l'adhésion au Forum de 80% des P/APC d'Alger, affirme que ses collègues déposeront leur démission si leurs revendications liées, entre autres, à l'immunité municipale, ne sont pas prises en charge par la tutelle. «Nous revendiquons une revalorisation des indemnités et le cumul des fonctions. Mais pas seulement. L'immunité municipale, dont nous souhaitons la concrétisation, permettra de protéger les élus contre des poursuites engagées sur la base de lettres anonymes envoyées par des personnes malveillantes. Nous démissionnerons de nos postes sans tarder si les revendications ne sont pas satisfaites», menace le président de l'APC de Zéralda. La discussion du nouveau code de projet communal par l'APN suscite des remous dans plusieurs assemblées dont les élus se voient comme des «moins que rien» alors que leurs administrés les rendent responsables de tous leurs problèmes. Des élus affirment, sous couvert de l'anonymat, que les prérogatives ne sont guère importantes, alors que le risque de se retrouver à la barre, lui, est réel. «Moi, je suis un simple ramasseur d'ordures», s'indigne l'élu d'une commune pourtant «enviée» pour l'importance de son budget. Les élus revendiquent la revalorisation de leurs indemnités, qui sont dérisoires. «Nous sommes mal payés, moi-même je touche 14 500 DA, c'est insignifiant», nous informe Mouhib Khatir. Les élus revendiquent-ils une fourchette précise ? «Nous ne revendiquons pas une somme précise. Mais la logique voudrait que la tutelle décide des augmentations nécessaires en tenant compte des indemnités des élus du Sénat ou de l'APN», souligne l'élu.