Comme «tout le monde», c'est sur le «front social» que les maires algériens comptent se faire entendre dans les prochains jours. Aucun d'entre eux n'est payé à… 15 000 dinars, mais c'est le seuil que le «forum des P/APC algériens» qui compterait 800 membres semble avoir fixé pour attirer l'attention sur leurs «revenus misérables indécents», pour reprendre les termes de Mouhib Khatir, président du forum et maire de Zéralda. Tout le monde sait que les 15 000 dinars en question ne sont pas un salaire, mais les indemnités forfaitaires que perçoivent les présidents d'APC en plus de leur mensualité du corps d'origine, mais il faut bien un indice, même factice pour évaluer la «misère» d'une catégorie qu'on n'attendait pas sur ce terrain là de la contestation. Il faut bien sûr y ajouter les différentes primes, le logement et les véhicules, mais il serait fastidieux là-dessus, tellement il est évident que les «enjeux sont ailleurs» et que ce n'est pas précisément ce que les électeurs, quand il y a électeurs, reprochent aux élus, quand ils sont élus. Parce que si M. Khatir, dans ses dernières déclarations avait introduit son sujet sur «le salaire d'un président d'APC qui ne dépasse pas les 15 000 dinars et celui de son premier adjoint qui est de 2400 dinars», il a rapidement fermé la parenthèse pour passer aux choses sérieuses. Et comme entrée en la matière, le président du syndicat des maires algériens a été très fort : des salaires de misère alors que «les P/APC sont harcelés par la justice pour des plaintes qui n'ont parfois aucun fondement… !» On ne sait pas vraiment si le porte-parole des maires se plaint parce que pour autant de «risques», lui-même et ses pairs méritent tout de même une rétribution plus conséquente, ou alors parce qu'il y aurait un seuil de culpabilité tolérable sur lequel la justice pourrait fermer les yeux ! Mais il ne met pas longtemps pour nous rassurer : «Il y a plus de 600 maires algériens poursuivis en justice et qui risquent des peines et des sanctions sévères». Les pauvres. La solution ? Elle est toute simple : l'immunité. Car s'il s'agissait de «protéger» les maires de la justice, le P/APC de Zéralda, ceux qu'il est censé représenter et «tout le monde», ne pourraient pas imaginer d'autre solution. D'autant plus que c'est à un fantôme, à moins que ce ne soit au «système», en tout cas pas aux concernés, que M. Khatir semble reprocher le fait que les maires «entament leur exercice avec un casier judiciaire vierge et le terminent avec quatre à cinq affaires de justice !» Précis en plus, le chef des maires. Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir