Des centaines de personnes se sont rassemblées hier après-midi à Paris pour exiger une nouvelle constitution «émanant de la volonté du peuple marocain», en réponse à l'appel lancé par le Comité marocain de suivi du 20 février, soutenu par une quarantaine d'associations et de partis politiques. Les manifestants, regroupés sur le parvis des droits de l'homme de la place Trocadéro, brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : «Pour un Etat de droit», «Pour une monarchie parlementaire», «Roi injuste» et «Libérez les détenus politiques au Maroc». Pour le président de l'Association des droits de l'homme au Maroc, Abid El Khettabi, ces mesures suscitent «plus du scepticisme que de l'enthousiasme» car, selon lui, «il y a de forts doutes que les personnes désignées au sein de cette commission ne puissent pas être les porte-parole des forces démocratiques et politiques au Maroc, et du citoyen de façon générale». Un représentant d'un collectif d'étudiants marocains établis en France a affirmé, de son côté, que la pérennité du régime monarchique et sa conciliation avec la démocratie doivent conduire à «l'établissement d'une monarchie parlementaire dans les faits». Sous le couvert de l'anonymat, il a estimé que le «temps du makhzen est révolu et qu'est venu celui du droit». Les manifestants, parmi lesquels des représentants de partis politiques français et d'associations maghrébines, ont marché jusqu'au siège de l'ambassade du Maroc, à quelque 200 m du premier rassemblement. Sur place, un sit-in a été tenu et une allocution du Comité marocain de suivi du 20 février a été lue par un organisateur. L'orateur a indiqué que le Comité considère que les annonces faites dernièrement par le roi du Maroc «restent en deçà de ses attentes et c'est pour cette raison qu'il maintient sa pression et sa vigilance» en appelant à manifester au Maroc et ailleurs. Le Comité marocain de suivi du 20 février est né dans le sillage des manifestations organisées, ce jour-là dans le royaume et ailleurs, pour exiger des réformes politiques dans le pays, notamment un amendement de la Constitution.