Le plan d'investissement industriel de 500 millions de dollars, prévu d'ici à 2015 par la filiale algérienne du groupe ArcelorMittal, approuvé dans la totalité par la société mère basée au Luxembourg, suscite moult interrogations quant à sa réalisation. Les démarches nécessaires appelées à fixer les mécanismes de sa mise en route sont tributaires du résultat des pourparlers en cours. Seront ainsi discutées les mesures devant fixer les modalités à mettre en œuvre pour faciliter, au plan administratif, les différentes étapes préalables à la matérialisation de cet ambitieux plan quinquennal, indique Smain Kouadria, le SG du syndicat de l'entreprise. Les mesures en question ont essentiellement trait à la récupération du précompte TVA détenue par ArcelorMitall Annaba qui s'élève, selon la même source, à trois milliards de dinars, (l'équivalent de 45 millions de dollars), au maintien des avantages fiscaux accordés à son profit au titre de l'investissement direct étranger en Algérie ainsi qu'à l'obtention de la dérogation dont dépend étroitement la commercialisation du métal cassé à l'export. Les connaisseurs des arcanes du monde de l'acier sont unanimes à affirmer que c'est la tendance haussière des prix sur le marché international de l'acier et qui a connu l'entrée de pays émergents, mais rapide en expansion qui a aiguisé l'appétit du groupe ArcelorMittal pour décider d'un business-plan d'une telle envergure. Cette dernière est établie puisqu'il est surtout question d'amener la production, dans un premier temps, à 1,4 million de tonne par an avant de la hisser à hauteur de 2,4 millions t/an d'ici 2015. Préalablement, de grands travaux de réhabilitation des installations dites stratégiques se sont avérés incontournables et concernent entre autres la cokerie. Pour sa mise à niveau et son alignement sur les normes des autres unités du groupe, une enveloppe de 90 millions d'euros est prévue dans ledit plan d'investissement. Qualifié du poumon du complexe sidérurgique El Hadjar, le haut fourneau (HF) n°2 et son agglomération y ont été également retenus. 102 millions d'euros seront dégagés pour assurer leur remise en l'état. La part du lion revient, sans conteste, aux deux aciéries à oxygène eu égard au non négligeable budget leur étant consacré : pas moins de 300 millions d'euros. La rénovation de la voie ferroviaire reliant les sites miniers de Ouenza et Tébessa à l'usine d'El Hadjar, dans la perspective d'augmenter les approvisionnements en matière première, est, par ailleurs, un autre volet inclus dans le plan de développement industriels «soigneusement» élaboré par les représentants en Algérie de Lakshmi Niwas Mittal, le premier responsable du groupe ArcelorMittal. Le capital social de la filiale algérienne est, en outre, appelé à augmenter. En effet, précise Smain Kouadria, d'un commun accord entre les deux parties il a été décidé, sur résolution du dernier conseil d'administration, tenu en janvier 2011, d'injecter 150 millions de dollars : 45 et 105 et millions respectivement à la charge du groupe Sider et ArcelorMittal. S'agissant de l'emploi, les Indiens se sont engagés à recruter, d'ici 2012, pas moins de 7000 travailleurs qui devraient remplacer progressivement tous les départs volontaires.